Les syndicats de l'Alberta promettent une réponse « importante » à l'utilisation de la clause de dérogation — Mais pourront-ils tenir leurs promesses ?

Réponse des syndicats de Calgary, Alberta

Les syndicats de Calgary, Alberta, promettent une réponse grande et audacieuse face à la récente décision du gouvernement provincial d'utiliser la clause de dérogation de la Charte pour forcer les enseignants en grève à reprendre le travail. Bien que les dirigeants syndicaux évoquent une tactique sans précédent, ils ne sont pas encore prêts à agir.

Une promesse de réponse inédite

La semaine dernière, les dirigeants syndicaux ont promis une réponse inédite à la décision du gouvernement. Lors d'une conférence de presse, ils ont évoqué la possibilité d'une grève générale, mais les détails restent flous. Gil McGowan, président de la Fédération du travail de l'Alberta (AFL), a indiqué qu'il fallait plus de temps pour discuter avec les dirigeants syndicaux et les travailleurs non syndiqués.

McGowan a souligné l'importance d'une mobilisation massive, déclarant : « Il faut que ce soit si grand et que tant de personnes soient impliquées qu'il serait difficile pour le gouvernement d'arrêter et d'amender tout le monde. » Cette approche vise à protéger les participants tout en cherchant à organiser une réponse forte.

Un historique militant mais calme

Jason Foster, professeur à l'Université Athabasca, a noté que l'Alberta possède une histoire ouvrière militante, mais que cette dynamique a été relativement calme ces 20 à 30 dernières années. Il a souligné que la grève des enseignants et ses conséquences sont significatives dans ce contexte.

Maintenir cet élan initial sera un défi, car le paysage syndical en Alberta présente des obstacles. La province a historiquement le plus bas taux de syndicalisation du pays, avec seulement 23 % des Albertains couverts par un accord de négociation collective en 2024, plaçant l'Alberta derrière d'autres provinces où les taux approchent 40 %.

Mobilisation en cours

Malgré une taille relative, presque un travailleur sur quatre en Alberta appartient à un syndicat. McGowan a mentionné que l'AFL, regroupant 24 syndicats représentant 175 000 travailleurs, s'est associé à d'autres syndicats sous la coalition Front commun, représentant près de 400 000 travailleurs.

Il a affirmé que les syndicats sont des organisations démocratiques et qu'il est crucial de consulter leurs membres. McGowan a exprimé son enthousiasme pour ce processus, qui est déjà en cours.

Les défis à surmonter

Joseph Marchand, professeur d'économie à l'Université de l'Alberta, a mis en garde contre un ton trop militant, soulignant que la province a récemment signé plusieurs contrats de travail importants. Il a exprimé son soulagement de ne pas avoir entendu de discours extrêmes lors de la conférence de presse.

Foster a ajouté que la maintien de l'élan est essentiel. Il a souligné que l'histoire montre qu'il est possible d'avoir des moments de galvanisation, mais la véritable question est de savoir si cet élan peut être maintenu sur le long terme.

Conclusion

La situation actuelle en Alberta représente un tournant potentiel pour le mouvement syndical. Les promesses de réponses audacieuses doivent maintenant se traduire par des actions concrètes. Les défis sont nombreux, mais l'engagement des syndicats pourrait conduire à des changements significatifs dans la province.