Des familles entières tuées dans la récente violence en Syrie, selon l'ONU

Violence en Syrie : familles entières décimées

Des familles entières ont été tuées lors de la récente violence en Syrie, selon le bureau des droits de l'homme de l'ONU. La situation s'est aggravée, avec la confirmation de la mort de 111 civils depuis jeudi dernier. Cependant, le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé. Les exécutions sommaires, souvent sectaires, ciblent particulièrement les zones à majorité alawite.

Des hommes armés soutenant le gouvernement islamiste sunnite sont accusés d'avoir mené des meurtres de vengeance après une embuscade mortelle contre une patrouille de sécurité loyale au président Bashar al-Assad. Ce dernier, étant lui-même alawite, a vu des attaques se multiplier dans les provinces de Lattaquié, Tartous, Hama et Homs.

Réactions internationales et promesses d'enquête

Le président intérimaire syrien, Ahmad al-Sharaa, a promis de former un comité d'enquête indépendant pour traduire en justice les responsables de ces violences. Celles-ci représentent les affrontements les plus graves en Syrie depuis que Sharaa a dirigé l'offensive rebelle ayant renversé Assad en décembre dernier, mettant fin à une guerre civile de 13 ans.

La violence a atteint son paroxysme après la mort de 13 membres des forces de sécurité dans une embuscade. En réponse, les forces de sécurité ont envoyé des renforts dans la région, accompagnés de groupes armés soutenant le gouvernement, qui ont ensuite envahi plusieurs villes alawites.

Les atrocités sur le terrain

Thameen Al-Kheetan, porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU, a rapporté que la violence continue de faire des victimes civiles dans des proportions alarmantes. L'ONU a documenté la mort de 90 hommes, 18 femmes, deux filles et un garçon. Les témoignages indiquent que les assaillants posaient des questions sur l'appartenance religieuse des résidents avant de décider de les épargner ou de les tuer.

Des raids sur des hôpitaux à Lattaquié, Tartous et Baniyas ont également été signalés, entraînant des blessures civiles et des dégâts matériels. Le bilan des morts civils a atteint 1 225, avec des rapports faisant état de 132 nouvelles victimes en une seule journée.

Appels à la justice et à la responsabilité

Yasser Farhan, porte-parole du comité d'enquête, a déclaré que personne n'était au-dessus de la loi. Les autorités syriennes doivent mener des enquêtes indépendantes et impartiales sur ces violations. Les victimes et leurs familles ont droit à la vérité et à des réparations, a souligné M. Kheetan.

Le gouvernement a déjà commencé à rassembler des preuves et prévoit de publier un rapport dans 30 jours. Des arrestations ont été effectuées pour des violations sanglantes contre des civils, montrant ainsi une volonté de justice, même si la situation sur le terrain reste tendue.

Conditions de vie des réfugiés et des survivants

Malgré un calme apparent dans certaines zones, la majorité des familles n'ont pas encore pu rentrer chez elles, traumatisées par les événements récents. Beaucoup se sont réfugiées à la base aérienne de Hmeimim, ou ont fui vers des zones rurales ou le Liban, cherchant désespérément un abri sûr.

Les témoignages de survivants révèlent une peur omniprésente. Un homme ayant fui Baniyas a déclaré que les corps laissés dans les rues avaient été enlevés par le Croissant-Rouge syrien, mais l'angoisse persiste parmi les résidents. Les violences continuent de hanter leur quotidien.

Conclusion

La situation en Syrie demeure critique, avec des violences ciblant des familles entières sur des bases sectaires. Les promesses d'enquête et de justice semblent encore éloignées. Les victimes et leurs familles attendent des réponses, mais la réalité sur le terrain est marquée par la peur et l'incertitude.