Depuis la chute de Bachar al-Assad, la Syrie tente de se reconstruire après plus de treize ans de guerre civile. Cependant, malgré quelques signes de progrès, des inquiétudes persistent concernant les violations des droits civiques et le traitement des minorités religieuses. Ces incidents, souvent qualifiés d'isolés par les autorités, soulèvent des doutes parmi la population.
La reconstruction du pays est en cours, et la levée des sanctions américaines ouvre de nouvelles opportunités économiques. Des délégations étrangères commencent à revenir à Damascus, ce qui témoigne d'un certain optimisme. Toutefois, la situation des droits civiques reste préoccupante.
La population syrienne est majoritairement sunnite, représentant environ 74 % de la population, tandis que d'autres minorités comme les Alawites et les Druzes font face à des tensions croissantes. Les récents incidents de violence à l'encontre de ces groupes soulignent une réalité troublante malgré les promesses d'égalité du nouveau président, Ahmad al-Sharaa.
Des rapports indiquent que des incidents ciblant des clubs à Damascus ont exacerbé les craintes parmi les minorités. Des journalistes et des habitants, comme Abssi Smiesim, évoquent un climat de peur, non pas tant à cause du gouvernement, mais en raison de son incapacité à contrôler des groupes extrémistes.
Les communautés minoritaires, notamment les Alawites et les Druzes, craignent des représailles. Les liens entre certains leaders rebelles et des groupes jihadistes renforcent cette inquiétude, rendant l'avenir incertain pour ces populations.
Dans le cœur de Damascus, des habitants comme Ghani Isaac expriment leur malaise face à l'évolution des normes sociales. Bien que des concerts continuent d'avoir lieu, la peur d'une réaction violente de la part d'extrémistes religieux est omniprésente. Les rassemblements communautaires se font plus rares, et la sécurité est souvent assurée par des gardes chrétiens.
Les tensions sectaires s'intensifient, et de nombreux chrétiens envisagent l'émigration pour échapper à la violence et préserver leur culture. Ils recherchent la liberté d'expression sans restrictions, ce qui devient de plus en plus difficile dans le climat actuel.
À Jaramana, une banlieue druze, des tensions demeurent après des violences meurtrières. Un enregistrement audio, prétendument insultant pour le Prophète, a provoqué des affrontements, illustrant la fragilité de la situation sécuritaire. Dima Masoud, une habitante druze, décrit une réponse gouvernementale ambiguë, qui semble parfois encourager la violence.
Les assurances des autorités sur le caractère isolé de ces incidents sont remises en question. Les craintes d'une fracture plus profonde entre les Syriens grandissent, alors que des voix s'élèvent pour dénoncer la marginalisation des laïcs et des défenseurs des droits civiques.
La Syrie, bien qu'en voie de reconstruction, fait face à des défis considérables en matière de droits civiques et de coexistence pacifique. Les promesses du nouveau président de créer un gouvernement inclusif restent à prouver. Les minorités, tout comme les laïcs, ressentent une pression croissante, et l'avenir du pays dépendra de sa capacité à garantir la sécurité et l'égalité pour tous.