Le ministre des Affaires étrangères de la Syrie a annoncé l'engagement de son gouvernement à détruire les stockages d'armes chimiques restants, produits sous l'ère de l'ancien président Bashar al-Assad. Lors d'une réunion avec l'OPCW à La Haye, Asaad al-Shibani a exprimé la volonté de mettre fin à cet héritage douloureux et d'assurer la justice pour les victimes.
Al-Shibani a souligné que la Syrie aurait besoin du soutien de la communauté internationale pour mener à bien cette tâche. Bien que le gouvernement d'Assad ait toujours nié l'utilisation d'armes chimiques durant la guerre civile, de nombreux activistes l'accusent d'avoir mené des attaques chimiques.
En 2013, des roquettes contenant le sarin ont été tirées sur plusieurs banlieues tenues par des rebelles, entraînant la mort de centaines de personnes. Des experts de l'ONU ont confirmé l'utilisation de ce gaz, mais n'ont pas été chargés d'identifier les responsables.
Bien qu'Assad ait nié que ses forces aient tiré ces roquettes, il a accepté de signer la Convention sur les armes chimiques et de permettre une mission conjointe de l'OPCW et de l'ONU pour détruire l'arsenal chimique déclaré de la Syrie. Cependant, des questions subsistent quant à l'exactitude de cette déclaration.
L'équipe d'Investigation et d'Identification de l'OPCW a documenté plusieurs cas d'utilisation d'armes chimiques, identifiant l'armée syrienne comme responsable de cinq incidents en 2017 et 2018. Parmi ces incidents, l'attaque d'avril 2018 à Douma, où un hélicoptère syrien aurait largué des cylindres de chlore sur des bâtiments, causant la mort d'au moins 43 personnes.
Une mission antérieure de l'OPCW a également trouvé des preuves d'utilisation d'armes chimiques dans 20 autres cas, sans pouvoir identifier les coupables. Ces rapports soulignent l'importance d'une enquête approfondie sur ces incidents tragiques.
Le mois dernier, le directeur général de l'OPCW, Fernando Arias, a rencontré al-Shibani et le président intérimaire syrien, Ahmed al-Sharaa, à Damas. Arias a déclaré que le paysage politique en évolution en Syrie offrait une opportunité historique pour éliminer complètement le programme d'armes chimiques de la Syrie.
Il a annoncé qu'une équipe d'experts techniques de l'OPCW serait déployée à Damas dans les jours à venir pour planifier des visites sur des sites soupçonnés d'abriter des armes chimiques. Cela marque une étape importante dans le processus de désarmement.
Al-Shibani a également rencontré le procureur de la CPI, Karim Khan, à La Haye. Les discussions ont porté sur les moyens de rendre des comptes pour les crimes commis en Syrie, suite à la visite de Khan à Damas en janvier.
Bien que la Syrie ne soit pas membre de la CPI, Khan a suggéré que le nouveau gouvernement pourrait accepter la juridiction de la cour, à l'instar de l'Ukraine par rapport à la guerre avec la Russie. Cela pourrait représenter un premier pas vers la justice.
La Syrie s'engage à détruire ses armes chimiques restantes, mais cela nécessite un soutien international. Les révélations de l'OPCW et la collaboration avec la CPI sont des étapes cruciales pour assurer responsabilité et justice pour les victimes des attaques chimiques. L'avenir de la Syrie dépendra de la mise en œuvre de ces engagements.