À l'approche du conclave, un tailleur italien prépare trois tailles différentes de cassocks. Ce conclave, qui débute mercredi, est le premier en 46 ans et demi où le Vatican n'a pas commandé de nouvelles robes pour le successeur du Pape François. Pourtant, cela n'arrête pas Raniero Mancinelli.
Raniero Mancinelli, âgé de 86 ans, confectionne des vêtements papaux depuis des décennies dans son atelier familial à Rome, à quelques pas de la Basilique Saint-Pierre. Dans un atelier exigu, il coud trois cassocks blancs — petit, moyen et grand — par précaution pour le futur pape.
La tradition dit qu'après un pape corpulent, un pape svelte est souvent choisi. Mancinelli prend donc ses précautions. Il espère voir un jour un pape élu porter l'une de ses créations sur le balcon, un moment qui n'est jamais arrivé.
Le conclave qui élira un successeur à François commence mercredi, et le tailleur Gammarelli, également favorisé par le Vatican, a confirmé qu'il n'avait pas reçu de commande pour de nouvelles cassocks. C'est une première en 46 ans et demi, indiquant que le Vatican privilégie la durabilité environnementale.
Les médias italiens suggèrent que le Vatican dispose de suffisamment de cassocks non portés en stock. Mancinelli, quant à lui, a passé des décennies à habiller les papes, notant que la mode papale a évolué vers plus de modestie sous François.
Chaque cassock nécessite cinq à six jours de travail. Un détail marquant est les 33 boutons qui ornent le devant, représentant chaque année de la vie du Christ. Parfois, pour des raisons pratiques, le nombre de boutons peut être réduit.
Mancinelli a commencé à confectionner des vêtements ecclésiastiques à l'âge de 15 ans. Son atelier attire des prêtres, des évêques et des cardinaux à la recherche de cassocks, de mitres et de mozzettas.
Le petit-fils de Mancinelli, Lorenzo, 23 ans, se forme pour reprendre l'entreprise familiale. Il apprend les détails du métier, des cols aux ourlets. Mancinelli a commencé à travailler sur les cassocks du prochain pape avant même la mort de François, afin de guider Lorenzo à travers chaque étape.
Les robes doivent être prêtes d'ici le 5 mai, et Mancinelli prévoit de les livrer en personne au Vatican, marquant ainsi un moment significatif dans la tradition papale.
Le rôle de Mancinelli dans la confection des cassocks papaux souligne l'importance des traditions dans l'Église catholique. Alors que le conclave se prépare, l'héritage de ce tailleur continue de vivre à travers ses créations, attendant le moment où un nouveau pape portera fièrement l'une de ses œuvres.