La capitale de Taïwan, Taipei, a connu une journée marquante jeudi, alors que l'île a mené l'un de ses plus grands exercices de défense civile face à une possible invasion chinoise. Les sirènes d'alerte ont retenti dans toute la ville, incitant les habitants à chercher refuge, tandis que le trafic s'est arrêté. Cet exercice a été organisé en conjonction avec les plus grands jeux de guerre de Taïwan, les exercices Han Kuang.
Les sirènes d'alerte ont retenti dans la métropole, et de nombreux résidents se sont abrités à l'intérieur. Les autorités ont également organisé des drills d'évacuation de masse et des simulations d'événements de masse avec des victimes. Ce type d'exercice vise à renforcer les capacités de défense de l'île face aux menaces croissantes de la Chine.
Les tensions ont augmenté depuis l'élection de William Lai à la présidence, que la Chine considère comme un "séparatiste". Lors de cet événement, Lai a souligné l'importance de l'unité et de la résilience de la société taïwanaise pour protéger l'île et ses valeurs démocratiques.
Le président Lai, accompagné de fonctionnaires gouvernementaux et de représentants étrangers, a assisté à l'exercice. Dans son discours, il a affirmé que les exercices Han Kuang et de résilience urbaine visaient à renforcer les défenses de Taïwan. "Nous espérons qu'en nous préparant à la guerre, nous pourrons éviter la guerre", a-t-il déclaré.
La Chine a critiqué ces exercices, les qualifiant de "bluff" et de position d'auto-tromperie. Bien que les exercices précédents incluaient des composants de défense civile, cette année, les autorités ont combiné ces éléments dans un exercice unique de résilience urbaine.
Chaque jour de l'exercice, des sirènes d'alerte ont retenti pendant une demi-heure dans plusieurs villes. Les résidents des zones désignées devaient se mettre à l'abri sous peine d'amende. Tous les commerces et restaurants ont dû suspendre leurs activités, et la circulation routière a été interrompue.
À Taipei, des centaines de travailleurs d'urgence et de bénévoles ont participé à des drills d'alerte aérienne et à des évacuations. Ils ont également simulé un événement de masse avec des victimes, où les secouristes ont évacué des survivants et traité leurs blessures.
Les exercices de cette semaine font partie des efforts de Taïwan pour préparer ses villes à des attaques potentielles et sensibiliser la population à la défense. Malgré les avertissements des responsables américains concernant une menace imminente de la Chine, la plupart des Taïwanais restent sceptiques quant à une invasion réelle.
Un sondage réalisé par l'Institut pour la recherche sur la défense nationale a révélé que plus de 60 % des Taïwanais ne croient pas à une invasion dans les cinq prochaines années. Cependant, beaucoup admettent la nécessité de ces drills pour renforcer la défense nationale.
Ce sentiment a poussé le gouvernement taïwanais à renforcer ses capacités militaires au cours des dernières années. Plus de 22 000 soldats ont participé aux exercices, un chiffre en augmentation de 50 % par rapport à l'année dernière. De nouveaux matériels militaires, tels que le système de missiles mobiles Himars fourni par les États-Unis, ont été testés.
Les exercices de cette année ont également mis l'accent sur la lutte contre la guerre de zone grise et la désinformation provenant de la Chine. Des soldats ont participé à des exercices de combat urbain dans des centres d'exposition et dans le métro de Taipei.
Les récents exercices militaires de Taïwan illustrent la détermination de l'île à se préparer à toute éventualité face à la menace chinoise. Alors que les tensions continuent de croître, Taïwan s'efforce de renforcer sa défense tout en espérant éviter tout conflit armé. Le message est clair : la préparation est essentielle pour la paix.