
Le rescue complexe de Talgo, un important fabricant de trains et fournisseur de Renfe, s'étend sur plus d'un an et demi. La SEPI, la Société d'État des Participations Industrielles, attend le verdict des banques pour avancer dans cette opération délicate, malgré son caractère politique marqué.
Cette semaine, la SEPI a reçu le remboursement de 475 millions d'euros prêtés à Air Europa en 2020. Avec l'autorisation du gouvernement, elle est prête à s'engager dans une nouvelle opération à risque. Ce projet nécessite un décaissement initial de 75 millions d'euros, mais s'annonce plus complexe.
La SEPI injectera d'abord 45 millions dans le capital de Talgo, devenant ainsi actionnaire avec 7,9% de l'entreprise. En parallèle, elle financera la société avec 30 millions d'euros en dette jusqu'en 2033, afin de soutenir ses activités.
Malgré une carte de commandes dépassant 4 milliards d'euros, Talgo traverse une période difficile. Les actionnaires majoritaires cherchent une solution depuis plus de deux ans. Durant cette période, l'entreprise a connu une baisse de revenus de plus de 20% et des pertes opérationnelles significatives.
De plus, Talgo a été sanctionnée par Renfe avec une amende de 116 millions d'euros pour des retards dans la livraison de ses modèles Avril, prévue pour 2024. Cette situation a terni l'image de la haute vitesse espagnole, poussant le ministre Óscar Puente à pointer du doigt l'entreprise.
Le plan de rescue inclut un engagement des actionnaires à signer des prêts de 770 millions d'euros. La SEPI souhaite minimiser les risques associés à cette opération. Cet engagement découle d'un accord entre le gouvernement et le lehendakari Imanol Pradales.
Ce processus a été activé récemment, avec le consortium d'investissement acquérant 36.870.994 actions à un prix de 4,25 euros par action, représentant 29,7682% de Talgo avant l'augmentation de capital. Après cette opération, la part de la SEPI sera de 27,4239%.
Le gouvernement basque a franchi une étape importante en lançant un plan de rescue public pour Talgo, dirigé par l'entrepreneur basque José Antonio Jainaga, propriétaire de Sidenor. Cette initiative vise à stabiliser la situation de l'entreprise et à assurer son avenir.
En prenant cette décision, le gouvernement basque montre son engagement à soutenir un secteur clé de l'économie, tout en cherchant à redresser l'image de Talgo. Ce plan pourrait avoir des répercussions positives sur l'ensemble de l'industrie ferroviaire en Espagne.
Le futur de Talgo dépendra de la mise en œuvre réussie de ce plan de sauvetage. Avec le soutien financier de la SEPI et l'engagement des actionnaires, l'entreprise espère surmonter ses défis. La collaboration entre les acteurs publics et privés sera cruciale pour assurer la pérennité de Talgo dans un marché compétitif.