La Tanzanie a récemment émis une avertissement concernant l'utilisation des réseaux sociaux pour diffuser des informations erronées. Cette mise en garde fait suite à une vidéo largement partagée d'un prétendu officier militaire critiquant le gouvernement, à trois semaines des élections générales.
Dans cette vidéo, l'individu, se présentant comme "Capt Tesha" de l'armée de l'air, accuse le gouvernement de corruption, de violations des droits et d'ingérence politique dans l'armée. Les autorités militaires n'ont pas répondu aux demandes de la BBC concernant son identité, et il est impossible de vérifier s'il est un officier en service.
Le prétendu officier exhorte le chef militaire, Jacob Mkunda, à agir pour garantir l'unité du pays et à défendre les droits des citoyens. Il encourage également les Tanzaniens à revendiquer leurs droits et à organiser des démonstrations, affirmant que les forces de sécurité les soutiennent.
Il déclare : "Nous ne pouvons pas laisser la nation être perdue entre les mains de quelques personnes. J'invite également mon chef de défense à agir contre ce qui se passe dans le pays." Cette déclaration intervient alors que la Tanzanie se prépare à des élections générales dans un climat tendu.
En réponse à cette vidéo virale, l'armée a mis en garde contre toute tentative de l'impliquer dans la politique. Le porte-parole militaire, le colonel Bernard Masala Mlunga, a indiqué que de telles informations étaient diffusées par des individus "prétendant avoir un lien avec l'armée ou des anciens membres renvoyés pour inconduite ou activisme politique."
Il a affirmé que le TPDF (Tanzanian People's Defence Force) continue d'exercer ses devoirs constitutionnels avec intégrité et professionnalisme, conformément aux lois tanzaniennes. De plus, la police a averti que le partage d'informations "criminelles et incendiaires" constitue un abus des réseaux sociaux, motivé par de mauvaises intentions.
Les activistes de l'opposition tanzanienne partagent également la vidéo virale sur les réseaux sociaux, l'interprétant comme un signe de solidarité militaire avec eux. La présidente Samia Suluhu Hassan cherche à conserver la présidence sous le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), lors des prochaines élections.
Le principal parti d'opposition, Chadema, a été interdit de participation aux élections, et son leader, Tundu Lissu, est détenu depuis avril. Il fait face à des accusations de trahison, et une audience devait commencer ce lundi. Les groupes de défense des droits de l'homme affirment que ces accusations sont politiquement motivées.
Des inquiétudes croissantes se font sentir quant à la liberté et l'équité des élections du 29 octobre. De nombreux groupes de la société civile, journalistes et observateurs politiques indiquent que le gouvernement a renforcé son contrôle sur les médias, les rassemblements publics et les activités d'opposition.
Les critiques du gouvernement ont également été ciblés ces derniers mois, augmentant les craintes quant à un environnement électoral juste et transparent. La situation politique en Tanzanie demeure donc très préoccupante à l'approche des élections.
En résumé, la Tanzanie fait face à une période critique avec des tensions croissantes à l'approche des élections générales. Les avertissements des autorités sur les réseaux sociaux et les préoccupations concernant les droits politiques soulignent l'importance d'une vigilance continue. Le climat politique actuel laisse entrevoir des défis significatifs pour la démocratie tanzanienne.