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Mark Carney, l'ex-banquier central devenu Premier ministre, devra faire face à la tempête tarifaire de Trump

Publié le : 10 mars 2025

Introduction

En juillet dernier, une enquête menée par Abacus Data a présenté l'image d'un homme blond, vêtu d'un costume bleu foncé, à 1 989 Canadiens. Ce portrait était associé à cinq politiciens potentiels pour un remaniement du cabinet de Justin Trudeau. À peine 7 % des personnes ont réussi à l'identifier. Huit mois plus tard, cet inconnu s'impose dans les primaires du Parti libéral et se prépare à devenir premier ministre du Canada.

Le parcours de Mark Carney

Mark Carney, un technocrate pragmatique, a été pressenti dès le départ pour succéder à Trudeau après la démission de ce dernier le 6 janvier. Trudeau a quitté Ottawa face à une révolte croissante au sein de son parti et à la démission inattendue de sa ministre des Finances, Chrystia Freeland. Carney a su s'imposer en tête des candidats, récoltant un soutien considérable et des fonds importants.

En effet, Carney a été le seul à atteindre une somme de sept chiffres, levant 4,5 millions de dollars canadiens durant sa campagne. Il devient ainsi le premier Canadien à diriger le pays sans avoir été député auparavant, ce qui ne semble pas avoir freiné les libéraux.

Les défis à relever

Carney doit maintenant faire face à des défis majeurs, notamment une guerre commerciale avec les États-Unis. Cette situation est exacerbée par les menaces de tarifs punitifs sur les produits canadiens. Lors d'un débat de campagne, il a affirmé : "Je sais comment gérer des crises...". Son expérience dans la gestion de crises lui donne un atout non négligeable.

Son passé à la tête de la Banque du Canada durant la Grande Récession et en tant que gouverneur de la Banque d'Angleterre pendant le Brexit le positionne comme un candidat sérieux. Il se présente comme le seul capable de faire face à Trump, ce qui pourrait s'avérer crucial.

Une carrière impressionnante

Né en 1965 à Fort Smith, Carney a grandi en Alberta. Après avoir obtenu une bourse pour Harvard, il a poursuivi ses études tout en jouant au hockey. En 1995, il a obtenu un doctorat en économie à Oxford. Sa carrière a débuté chez Goldman Sachs, où il a travaillé pendant 13 ans avant de rejoindre le secteur public en tant que sous-gouverneur de la Banque du Canada.

Sa nomination comme gouverneur en novembre 2007, juste avant l'effondrement des marchés, a été marquée par une politique de taux d'intérêt bas, largement saluée pour son efficacité. En 2013, il est devenu le premier non-Britannique à diriger la Banque d'Angleterre, renforçant ainsi son statut de leader économique.

Transition vers la politique

Bien que Carney ait toujours été attiré par la politique, il a d'abord exprimé son irritation face à cette idée. En 2012, il a répondu à une question sur un éventuel changement de carrière avec un sarcasme évident. Cependant, en 2021, il s'est déclaré libéral et a accepté de diriger un groupe de travail pour conseiller le gouvernement de Trudeau.

Les événements de décembre, notamment l'invitation à diriger le portefeuille économique, ont conduit à un bouleversement politique. Carney a habilement navigué à travers cette transition, se débarrassant des éléments les moins populaires du mandat de Trudeau, comme l'impôt sur le carbone, pour se préparer à la campagne électorale imminente.

Conclusion

Mark Carney se retrouve à la tête d'un gouvernement minoritaire, avec des défis de taille à relever, notamment une campagne électorale difficile. Son français est jugé insuffisant par certains, et il doit améliorer ses compétences oratoires pour communiquer efficacement. La souveraineté et l'économie du Canada sont en jeu, et le populisme américain pourrait influencer le paysage politique canadien. L'avenir de Carney et du Canada dépendra de sa capacité à surmonter ces obstacles.

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