Au nord du centre-ville de Flint, dans le Michigan, se trouve un bâtiment en briques rouges connu sous le nom de Factory One. Ce lieu emblématique rappelle l'histoire riche de l'industrie automobile américaine. Bien que la fabrique, berceau de General Motors, soit toujours debout, le nombre d'automobilistes a diminué au fil des décennies.
Les tarifs automobiles imposés par le président américain Donald Trump visent à ramener des emplois, mais des experts estiment que ces taxes sur le Canada et le Mexique rendent l'industrie nord-américaine moins compétitive. Les véhicules deviennent trop chers à acheter, ce qui soulève des inquiétudes parmi les habitants de Flint.
Près de 20 % de l'économie du Michigan est liée au secteur automobile, ce qui fait craindre que l'État ne devienne le Ground Zero de la guerre commerciale de Trump. Maurice Pope, un résident, a exprimé son inquiétude en disant :
"Quelqu'un s'est endormi au volant."
En plus des tarifs sur les voisins immédiats des États-Unis, les véhicules nécessitent de l'acier et de l'aluminium, dont une grande partie est importée du Canada. Trump a imposé des tarifs de 25 % sur ces matériaux, aggravant la situation pour l'industrie automobile du Michigan.
Flint, surnommée "Vehicle City", a commencé sa domination dans la production de voitures à la fin des années 1800. Cette expertise a naturellement conduit à l'émergence de l'industrie automobile dans les années 1900. Chris Douglas, professeur d'économie, souligne que dans les années 1960, les Big Three contrôlaient environ 90 % du marché américain.
À cette époque, il était courant de quitter l'école avec un diplôme et de trouver un emploi bien rémunéré dans une usine automobile. Cependant, la situation a changé et les emplois se sont raréfiés, laissant de nombreux travailleurs inquiets pour leur avenir.
La crise pétrolière des années 1970 a frappé l'industrie automobile, avec des consommateurs se tournant vers des voitures japonaises plus économes en carburant. Cela a entraîné des licenciements massifs et des fermetures d'usines. Les accords de libre-échange, bien que controversés, ont également contribué à la délocalisation de certains emplois.
Alan Deardorff, professeur émérite, affirme que les tarifs de Trump rendent l'accord de libre-échange presque "mort". Les inquiétudes grandissent quant à l'impact des tarifs sur l'emploi et la production dans le secteur automobile.
Alors que la communauté de Flint espère un retour des emplois grâce aux tarifs, beaucoup restent sceptiques quant à leur efficacité. Les défis économiques auxquels ils font face sont réels et soulèvent des questions sur l'avenir de l'industrie automobile. La situation actuelle pourrait avoir des répercussions durables sur l'économie locale.