Le récent annonce du 'Jour de la libération' a surpris certains observateurs, mais pas tous. En été 2023, un article du Washington Post révélait que Trump avait déjà esquissé un plan pour imposer des tarifs d'au moins 10 % sur tous les produits entrant aux États-Unis. Cette décision s'inscrit dans une continuité de sa politique économique, bien que les attentes aient souvent été plus modérées.
Les marchés, les analystes et les gouvernements mondiaux espéraient que les annonces de Trump seraient plus symboliques qu'efficaces. Cependant, la réalité s'est avérée bien différente. Les tarifs touchent divers secteurs, mais pas tous les produits. Par exemple, les produits pharmaceutiques bénéficient d'exemptions, ce qui soulève des questions sur l'équité de ces mesures.
Les semiconducteurs et certains métaux sont également concernés par ces tarifs, mais les raisons de ces choix restent floues. La Maison Blanche n'a pas fourni d'explications convaincantes sur les exclusions de pays comme la Russie ou la Biélorussie, qui semblent bénéficier d'un traitement de faveur malgré des échanges limités en raison des sanctions.
La notion de tarifs "réciproques" est largement critiquée. L'administration américaine a créé une formule sans fondement scientifique pour déterminer ce qu'elle considère comme des coûts imposés par d'autres pays. Cette approche ne prend pas en compte les tarifs locaux ou les obstacles bureaucratiques, rendant ainsi ces mesures injustes.
De plus, même les pays avec des déficits commerciaux avec les États-Unis sont soumis à des tarifs de 10 %. Cela soulève des interrogations sur l'efficacité de cette politique, notamment à l'égard de la Chine, qui est le pays le plus touché par ces mesures.
Les répercussions des nouveaux tarifs vont au-delà des grandes nations. Des territoires comme les îles Heard et McDonald, qui n'abritent que des pingouins, ont été frappés par des tarifs de 10 %. De même, Saint-Pierre-et-Miquelon, un territoire français, fait face à des tarifs exorbitants de 99 %, en raison de ses exportations minimes vers les États-Unis.
Ces situations soulignent l'absurdité d'une formule qui ne prend en compte que le déficit commercial, sans considérer la réalité économique de ces petites îles. Cela a conduit à des tarifs disproportionnés, mettant en lumière les incohérences de la politique tarifaire américaine.
Les nouvelles mesures tarifaires entreront en vigueur rapidement. Les surtaxes sur les véhicules fabriqués à l'étranger ont déjà été appliquées. D'autres tarifs, comme le tarif de base de 10 % pour tous les partenaires commerciaux, seront effectifs le 5 avril. Les tarifs dits "réciproques" pour les pays européens suivront le 9 avril.
Ces mesures sont le résultat d'une guerre commerciale initiée par Trump, qui avait déjà imposé des tarifs sur divers produits en 2018 et 2019. Bien que Biden ait maintenu la plupart de ces tarifs, les conséquences sur le commerce se font sentir, avec une baisse notable des échanges.
Les répercussions de ces décisions mettent une pression considérable sur la Réserve fédérale, surtout en période d'inflation. Trump pourrait blâmer la Réserve pour une hausse des taux d'intérêt, ce qui complique encore la situation économique. Le débat sur ces tarifs a également suscité des réactions au sein du Congrès, où des propositions pour annuler certaines restrictions commencent à émerger.
La lutte pour renverser ces mesures pourrait être longue et complexe. Des sénateurs, comme Tim Kaine, ont déjà annoncé des initiatives pour contrecarrer les tarifs. Cela montre que la dynamique politique autour de ces décisions est loin d'être figée.
Les récents développements concernant les tarifs imposés par Trump soulèvent de nombreuses questions. Alors que certains pays et territoires subissent des conséquences disproportionnées, la réaction du Congrès et des marchés pourrait influencer l'avenir de cette politique. L'incertitude demeure quant à la durabilité de ces mesures et leur impact sur l'économie américaine.