La confusion tarifaire liée à la politique de Donald Trump pourrait avoir des conséquences sur les livraisons d'avions et de moteurs. Les acheteurs américains commandent généralement ces appareils des années à l'avance. Toutefois, cette incertitude pourrait retarder les expéditions, même si le secteur n’est pas directement visé par des droits de douane, selon des sources.
Les compagnies aériennes américaines pourraient recevoir des avions sans droits de douane ou être soumises à des frais en raison de la situation tarifaire changeante. Les modifications fréquentes et les coûts additionnels mettent à mal une chaîne d'approvisionnement déjà éprouvée par des pénuries de pièces et de main-d'œuvre.
À proximité de Montréal, les employés d'Airbus ont assemblé un avion A220 à un seul couloir. Cependant, la politique tarifaire fluctuante rend incertain si cet avion sera livré à Delta Air Lines avec ou sans un droit de 25 %.
La situation actuelle signifie que Delta pourrait recevoir l'avion de 130 places sans droits de douane ou devoir des frais pour les pièces fabriquées à l'extérieur des États-Unis. La livraison de l'appareil est prévue pour juin, selon l'entreprise d'analytique aéronautique Cirium.
Delta et Airbus n'ont pas souhaité commenter sur la soumission de l'A220 aux droits de douane. Historiquement, les tarifs n'ont pas été un problème majeur pour l'aéronautique, sauf lors d'un conflit tarifaire transatlantique en 2020-2021.
Les changements fréquents de Trump pendant l'assemblage de l'A220 illustrent les risques pour les fabricants d'avions et les compagnies aériennes. En février, Trump a menacé d'imposer un tarif de 25 % sur les biens importés du Canada et du Mexique, ce qui aurait considérablement augmenté les coûts pour Delta.
Juste avant l'entrée en vigueur de ce tarif, Trump a décidé de le retarder de 30 jours. Il a ensuite annoncé que les biens conformes à l'Accord États-Unis-Mexique-Canada seraient exemptés de droits, ce qui a poussé les entreprises canadiennes à se précipiter pour régler la paperasse.
Cette incertitude a conduit à des négociations tendues entre les fabricants et les compagnies aériennes sur qui paiera les droits. Delta a déclaré qu'elle retarderait les livraisons plutôt que de payer des droits pour contrôler ses coûts.
Le PDG de Delta, Ed Bastian, a clairement affirmé qu'ils ne paieraient pas de droits sur les livraisons d'avions. Il a précisé que la compagnie travaillera avec Airbus pour voir comment la situation évoluera.
À la fin de 2024, Delta prévoit de recevoir 43 avions d'Airbus, dont plusieurs proviendront de lignes de production en dehors des États-Unis. Le PDG d'Airbus, Guillaume Faury, a averti que l'entreprise pourrait donner la priorité aux livraisons aux clients non américains si les tarifs perturbaient les importations. Cette incertitude sans précédent a également ralenti la demande de voyages, et l'économie pourrait en souffrir jusqu'à ce que la situation tarifaire soit clarifiée.