Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a récemment fait marche arrière sur une partie clé de la législation proposée concernant les tarifs. Cette décision fait suite à un retour négatif concernant le pouvoir que la législation donnerait au gouvernement de contourner l'assemblée législative.
Lors d'une conférence de presse à Vancouver, Eby a admis : "Je n'ai pas trouvé le bon équilibre" entre la nécessité d'agir rapidement et la mise en place de garanties nécessaires. Il a reconnu que les préoccupations exprimées par des parties prenantes étaient légitimes, nécessitant ainsi une réévaluation de la situation.
Le gouvernement a décidé de retirer la Partie 4 de la loi sur la réponse aux tarifs de stabilisation économique. Cette section permettait au cabinet de contourner la législature pour mettre en œuvre des réglementations en réponse aux actions d'une juridiction étrangère.
Les autres volets de la loi concernent la suppression des barrières commerciales interprovinciales et la possibilité de faire payer des péages aux camions traversant la province en direction de l'Alaska. Cette décision fait suite à des négociations avec les députés verts de Colombie-Britannique.
Des critiques, y compris d'anciens politiciens comme Gordon Campbell, ont remis en question l'argument d'Eby selon lequel des pouvoirs d'urgence étaient nécessaires pour répondre rapidement aux tarifs américains. Campbell a déclaré que l'assemblée législative pouvait agir rapidement si nécessaire.
Il a qualifié la démarche d'Eby de manœuvre autocratique, affirmant que cela suspendrait effectivement le fonctionnement de la législature pendant deux ans. Cette affirmation soulève des inquiétudes quant à la manière dont la démocratie doit fonctionner.
Le Conseil de commerce de la grande région de Vancouver et la Chambre de commerce de la Colombie-Britannique ont exprimé des préoccupations similaires. Bien qu'ils soutiennent la suppression des barrières commerciales, ils estiment que les pouvoirs conférés au cabinet sont sans précédent.
La présidente de la Chambre de commerce, Fiona Famulak, a averti qu'un projet de loi trop ambitieux pourrait créer de l'incertitude pour les entreprises et nuire à la capacité de la province à stabiliser son économie.
La législation sur les tarifs en Colombie-Britannique suscite un débat intense. Les inquiétudes concernant l'équilibre entre l'efficacité gouvernementale et la préservation des processus démocratiques restent au centre des discussions. La suite des événements, avec le débat prévu le 31 mars, sera cruciale pour l'avenir économique de la province.