La récente décision judiciaire sur les tarifs impose un bouleversement significatif dans la guerre commerciale mondiale. Faisal Islam, rédacteur économique pour la BBC, souligne que cette décision pourrait changer les dynamiques du commerce international. La situation actuelle soulève de nombreuses questions quant à l'avenir des tarifs américains et à leur impact sur les relations commerciales.
Le mois dernier, un diplomate influent à Washington a murmuré de surveiller les tribunaux, alors que la confusion autour des tarifs américains atteignait son paroxysme. La décision judiciaire en Californie, contestée par le gouverneur démocrate Gavin Newsom, a affirmé que les tarifs de Donald Trump étaient illégaux. Cependant, c'est un autre cas à la Cour internationale du commerce qui a véritablement remis en question cette politique.
Cette affaire soulève des interrogations essentielles sur la mise en œuvre des tarifs réciproques, prévus pour juillet. La question se pose de savoir si le tarif universel de 10 % pourra rester en vigueur et si les nations seront prêtes à négocier. L'intervention du Congrès en faveur du président est également incertaine, tout comme la réaction future de la Cour suprême.
La dynamique des actions tarifaires de Trump repose sur un problème juridique fondamental. Traditionnellement, la politique commerciale relève du Congrès américain, et les présidents ne devraient pas contourner cette autorité. En proclamant des états d'urgence nationaux, Trump a agi en dehors de ses prérogatives. Ces actions sont contestées comme étant illégales et inconstitutionnelles.
Le tribunal a également souligné que les pouvoirs revendiqués par le président pour « réguler l'importation » sont limités. L'imposition de tarifs illimités pour corriger les déficits commerciaux n'est pas justifiée, surtout lorsque le gouvernement a appliqué des tarifs réciproques à des pays avec lesquels il avait un surplus commercial.
La décision judiciaire a des répercussions profondes sur la capacité de l'administration à négocier avec d'autres pays. Des nations comme le Japon et l'Union européenne hésitent à s'engager, craignant une instabilité due aux fluctuations des taux d'emprunt du gouvernement américain. Les détaillants américains signalent déjà des risques d'inflation liée aux tarifs et des pénuries potentielles sur les étagères.
De plus, des entreprises américaines font face à des difficultés économiques. Par exemple, MicroKits en Virginie a déclaré qu'elle pourrait ne pas être en mesure de payer ses employés en raison des tarifs. De même, une entreprise de vin à New York a signalé des problèmes de flux de trésorerie causés par les tarifs appliqués dès l'arrivée au port.
La question se pose maintenant de savoir si la Maison Blanche pourra convaincre le Congrès de soutenir ces tarifs. Les pays peuvent revenir à des tactiques commerciales traditionnelles pour exercer des pressions sur les sénateurs et représentants clés. Cela pourrait avoir un impact sur des industries locales, telles que les motos, les jeans ou le bourbon.
Une autre possibilité serait de changer de base légale, en utilisant des pouvoirs spécifiques au secteur, comme ceux relatifs à l'acier et à l'automobile. Cela pourrait modifier la dynamique de la guerre commerciale en se concentrant sur des tarifs spécifiques à certaines industries plutôt que sur des pays entiers.
En conclusion, la décision judiciaire a mis en lumière des preuves indiscutables des dommages économiques causés par les tarifs américains. Alors que la Maison Blanche s'efforce de prouver la légalité de ses actions, d'autres négociateurs à travers le monde pourraient prendre le temps d'attendre. La situation actuelle crée un climat d'incertitude qui pourrait redéfinir les relations commerciales internationales.