La relation entre Donald Trump et les tarifs remonte à plusieurs décennies, marquée par des ressentiments envers le Japon. Ce lien a été forgé durant les années 80 lorsque Trump a observé les investissements japonais dans l'immobilier américain. Cette période a façonné sa vision du commerce international et des relations avec les alliés.
Dans les années 90, alors que ses affaires prenaient un tournant difficile, Trump a navigué vers l'Asie avec son yacht, le Trump Princess. Il espérait attirer des investisseurs japonais. Ce n'était pas la première fois qu'il cherchait des financements japonais pour ses projets immobiliers.
En observant le marché immobilier de New York, Trump a vu comment les Japonais acquéraient des marques emblématiques. Cela a renforcé son ressentiment, car il estimait que les États-Unis n'étaient pas suffisamment rémunérés pour leur aide militaire envers le Japon.
Trump a souvent exprimé ses frustrations concernant les négociations commerciales avec les entreprises japonaises. Il se plaignait que d'autres pays profitaient des États-Unis. En 1988, lors d'une apparition sur CNN, il a déclaré : "Je suis fatigué de voir d'autres pays arnaquer les États-Unis."
Sa vision du commerce a été accentuée lors de son entretien avec Oprah Winfrey, où il a affirmé que le Japon "dumpait" des produits sur le marché américain tout en rendant les affaires difficiles. Cette période a marqué le début de son discours protectionniste.
Avant son apparition à la télévision, Trump a investi près de 100 000 $ dans des annonces pleine page. Dans ces annonces, il a affirmé que le Japon profitait des États-Unis depuis des décennies. Il a soutenu que le pays avait construit une économie forte grâce à la protection militaire américaine.
Trump a proposé d'instaurer des taxes sur ces nations riches, affirmant que "le monde se moque des politiciens américains". Cette approche a servi d'introduction à sa vision de la politique étrangère, axée sur un protectionnisme agressif.
Clyde Prestowitz, ancien conseiller au département du commerce, a critiqué l'approche simpliste de Trump. Selon lui, les tarifs sont souvent plus symboliques qu'efficaces. Il soutient que le véritable problème réside dans l'absence d'une politique stratégique de fabrication aux États-Unis.
Avec le temps, les craintes concernant la montée du Japon se sont apaisées. Aujourd'hui, c'est la Chine qui représente le principal concurrent économique des États-Unis. Malgré cela, Trump maintient une philosophie de gouvernance axée sur les tarifs pour inciter les autres pays à ouvrir leurs marchés.
Donald Trump continue de défendre l'idée que les tarifs sont un outil essentiel pour forcer les pays à réduire leurs déficits commerciaux. Bien qu'il ait évolué dans un paysage économique changeant, sa conviction profonde en l'efficacité des tarifs reste intacte. Cela témoigne de la continuité de sa vision commerciale sur quatre décennies.