Un politicien libéral français a récemment annoncé que l'Europe va durcir ses tarifs douaniers sur l'acier pour limiter les importations de ce produit de 15 %. Ce changement marque une évolution significative dans la politique commerciale européenne, qui semble ignorer les idéologies traditionnelles et le libre-échange souvent prôné à Bruxelles.
Le contexte international a profondément évolué, et l'Union Européenne tente de s'adapter aux bouleversements provoqués par Donald Trump et la Chine. Stéphane Séjourné, le vice-président pour la Prosperité et la Stratégie Industrielle, a déclaré lors d'une conférence de presse que "nous devons protéger nos aciéries face à la concurrence déloyale étrangère, peu importe sa provenance".
Les tarifs de 25% imposés par le nouveau président des États-Unis sur l'acier et l'aluminium européens limitent considérablement les exportations vers les États-Unis. Cela crée une pression supplémentaire sur les producteurs européens, qui doivent faire face à des conditions de marché difficiles.
Parallèlement, la Chine, grâce à des subventions étatiques, surproduit de l'acier qu'elle réexporte vers l'Europe. Cette situation entraîne une chute des prix sur le marché européen, rendant la concurrence encore plus difficile pour les producteurs locaux.
À partir du 1er avril, la Commission Européenne va renforcer la clause de sauvegarde, qui impose déjà des tarifs de 25 % sur l'acier entrant dans l'UE au-delà de certaines quotas. Cette mesure vise à protéger les secteurs les plus vulnérables face à cette pression accrue sur le marché.
Séjourné a précisé que cet ajustement tiendra compte des catégories où la pression est la plus forte, c'est-à-dire là où l'importation est élevée et la demande en baisse. "Cette mesure sera plus efficace que l'actuelle", a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d'une réponse rapide.
La situation est tout aussi préoccupante pour l'aluminium. La Commission va examiner comment éviter ce qu'on appelle le fondu et le versé. Cette technique permet à certains pays d'effectuer de légères modifications sur les produits une fois en territoire européen, afin de les étiqueter comme européens et ainsi d'éviter les tarifs associés.
Ces pratiques compliquent encore davantage la situation pour les producteurs européens, qui doivent faire face à une concurrence déloyale et à des conditions de marché défavorables. La vigilance est donc de mise pour protéger l'industrie locale.
Le nouveau protectionnisme européen, avec des mesures ciblées sur l'acier et l'aluminium, marque une réponse stratégique aux défis du marché mondial. Alors que l'UE s'efforce de protéger ses industries, il est crucial de surveiller l'évolution de ces politiques et leur impact sur le commerce international.