
Quatre mois après que Donald Trump ait imposé des sanctions politiques et économiques contre le Brésil, le président Luiz Inácio Lula da Silva a obtenu un succès diplomatique. Son homologue américain a fait marche arrière sur toutes les mesures. Ce jeudi, le président américain a signé un décret visant à supprimer le tarif supplémentaire de 40 % sur les produits brésiliens, annoncé en juillet.
Ainsi, des produits comme la viande, les fruits et le café ne souffriront plus de cette charge supplémentaire pour accéder au marché américain. Plus de 200 articles agricoles et d'élevage, y compris certains engrais à base d'ammoniac, sont désormais exemptés, comme l’a rapporté la presse brésilienne.
Le président brésilien a exprimé sa satisfaction : "Je disais que lorsque le président des États-Unis a imposé les tarifs, tout le monde est entré dans la panique. Mais je ne prends pas de décisions avec 39 degrés de fièvre. Aujourd'hui, je suis heureux [avec la réduction des tarifs]", a-t-il déclaré.
De plus, le gouvernement américain avait déjà supprimé la semaine dernière le tarif universel de 10 % sur les principales exportations brésiliennes. L'évolution des relations entre les États-Unis et le Brésil est étonnante, surtout après les tensions de juillet dernier.
En juillet, Trump avait envoyé une lettre à Lula, dans un ton inhabituel, lui demandant de mettre fin à la "chasse aux sorcières" dont souffrait l'ancien président Jair Bolsonaro. Ce dernier a été condamné à 27 ans et trois mois de prison pour avoir dirigé une tentative de coup d'État. Lula a réagi vivement, et le gouvernement brésilien a lancé une campagne publique affirmant que la souveraineté "ne se négocie pas".
Un bref échange entre les deux présidents lors de l'assemblée générale des Nations Unies à New York a donné un nouvel élan à leurs relations. Trump a commencé à faire des éloges publics à Lula, malgré leurs différences idéologiques, et une réunion à Kuala Lumpur a été suivie d'une vidéoconférence, menant à la fin de la guerre des tarifs.
Les médias américains et brésiliens s'accordent à dire que le retour en arrière de Trump est également lié à des enjeux de politique interne. L'inflation a augmenté aux États-Unis, particulièrement à cause de la hausse des prix des aliments. Le prix du café a augmenté de 20 % par rapport à 2024, tandis que la viande a connu une hausse entre 12 et 18 %.
Marcos Antonio Matos, un leader du secteur du café au Brésil, a déclaré : "Les propres torréfacteurs [américains] ont beaucoup lutté pour rétablir l'égalité pour les cafés brésiliens. Maintenant, nous sommes sur un pied d'égalité, ce que nous avons toujours voulu." En 2024, le Brésil a exporté 1960 millions de dollars de café vers les États-Unis, devenant ainsi le principal fournisseur.
Cependant, des secteurs d'opposition ont souligné que certains produits "stratégiques" restent affectés par les tarifs américains et ont relativisé le succès de Lula. Bien que des avancées aient été réalisées, des défis subsistent dans les relations commerciales entre les deux pays.
En somme, la récente décision de Trump de lever les tarifs sur les produits brésiliens marque un tournant significatif dans les relations entre les États-Unis et le Brésil. Ce développement pourrait ouvrir la voie à une collaboration plus étroite, bien que des obstacles demeurent. La situation reste à surveiller de près pour évaluer son impact à long terme.