Les tarifs imposés par le président américain Donald Trump sur l'acier et l'aluminium suscitent des inquiétudes parmi les partenaires commerciaux des États-Unis. Avec un délai de plus d'un mois avant leur application, de nombreux pays cherchent à négocier des accords pour atténuer l'impact de ces nouvelles mesures.
En tant que l'un des plus grands fournisseurs d'acier et d'aluminium aux États-Unis, le Canada est particulièrement touché. Le ministre canadien de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a qualifié ces tarifs de "totalement injustifiés". Il a souligné que l'acier canadien est essentiel dans des secteurs clés tels que la défense et l'énergie.
Champagne a également affirmé que le Canada défendrait ses industries, promettant une réponse "claire et calibrée". Les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis sont donc mises à l'épreuve par cette décision.
Bien que Trump ait initialement exclu toute exception, il semble que l'Australie pourrait bénéficier d'un traitement différent. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a déclaré avoir discuté avec Trump, qui envisagerait une exemption pour son pays.
Malgré cela, les exportations d'acier de l'Australie ne représentent qu'environ 1% des importations américaines. Albanese a précisé que l'acier australien est utilisé par un important constructeur naval militaire américain.
Le gouvernement britannique n'a pas encore répondu officiellement, mais l'organisme commercial UK Steel a averti que les tarifs pourraient avoir un "impact dévastateur" sur l'industrie. Le directeur général de UK Steel, Gareth Stace, a déclaré que ces mesures nuiraient à leurs exportations, alors que le marché est déjà en contraction.
De son côté, la Commission européenne a promis de protéger les intérêts des entreprises européennes face à ces mesures jugées injustifiées. Les pays européens se préparent donc à réagir à cette nouvelle situation.
Le secrétaire à l'acier indien, Sandeep Poundrik, a minimisé l'impact des tarifs, affirmant que l'Inde n'exporte qu'une petite fraction de son acier vers les États-Unis. Cependant, d'autres acteurs, comme le président de l'Indian Steel Association, ont exprimé des inquiétudes quant à une possible inondation du marché indien par l'acier américain à bas prix.
Cela pourrait entraîner une baisse significative des exportations indiennes vers les États-Unis, créant ainsi un surplus sur le marché intérieur.
La Corée du Sud est un important exportateur d'acier vers les États-Unis, avec des entreprises comme Hyundai et Samsung utilisant cet acier dans leurs usines américaines. Le ministre du Commerce coréen, Cheong In-kyo, a déclaré que le pays envisageait "activement" des négociations avec les États-Unis.
En 2018, la Corée du Sud avait obtenu une dérogation en échange d'un quota d'importation, ce qui pourrait influencer les discussions actuelles.
Les tarifs de Trump créent une incertitude dans le commerce international, incitant les pays à chercher des solutions. Bien que les négociations soient en cours, il est difficile de prédire leur issue. Les partenaires commerciaux des États-Unis pourraient envisager de diversifier leurs marchés à long terme, face à la force de l'économie américaine.