La nouvelle taxe sur les déchets est désormais en vigueur. À partir de ce jeudi, les municipalités de plus de 5 000 habitants doivent appliquer ce tributaire pour financer la collecte, le transport et le traitement des déchets solides urbains. Chaque commune peut adapter cette taxe selon ses propres critères.
Cette mesure fait suite à la loi 7/2022 sur les déchets et les sols contaminés, visant à instaurer une économie circulaire. La loi a été adoptée trois ans après son entrée en vigueur, rendant la taxe obligatoire pour toutes les municipalités concernées. Elle transpose une directive européenne de 2018 qui impose des objectifs stricts de gestion des déchets.
Les objectifs fixés par l'UE sont ambitieux : atteindre 55 % de réutilisation et de recyclage d'ici 2025, avec une augmentation à 65 % en 2035. Ce principe de "qui pollue, paie" sous-tend la création de cette taxe, bien que les modalités d'application restent floues et varient d'une commune à l'autre.
Les montants de la taxe varient considérablement. En moyenne, le coût annuel est estimé à environ 80 euros. Selon l'Organisation de Consommateurs (OCU), certains municipalités appliquent un tarif fixe, tandis que d'autres optent pour un système variable basé sur des critères comme la valeur cadastrale ou le nombre de résidents.
Des tarifs différenciés pourraient également être appliqués pour les consommateurs en risque d'exclusion sociale, tenant compte de leurs revenus ou de leur situation familiale. Cela vise à rendre la taxe plus équitable et adaptée aux besoins des citoyens.
La mise en place de cette taxe a suscité de vives réactions. Le secrétaire général de la Fédération Espagnole de Municipalités et Provinces (Femp), Luis Martínez-Sicluna, a qualifié la loi de "régulation défectueuse", soulignant les disparités entre les municipalités. Les défenseurs des consommateurs, comme l'OCU, réclament un modèle simple et juste pour les utilisateurs.
Sur le plan politique, la controverse est également présente. Tandis que des partis comme le PSOE soutiennent des mesures pour une gestion des déchets plus efficace, le PP a proposé une modification de la loi pour exonérer les municipalités de l'obligation de percevoir cette taxe.
La nouvelle taxe sur les déchets marque un tournant dans la gestion des déchets urbains en Espagne. Bien qu'elle vise à promouvoir une gestion durable, son application soulève des questions sur l'équité et la transparence. Les municipalités devront naviguer ces défis pour garantir une mise en œuvre efficace et juste de la loi.