Le Banco Central Europeo (BCE) a décidé de réduire son taux d'intérêt de base de 2,25% à 2%. Cette décision marque le huitième abaissement depuis le milieu de 2024, malgré un processus de désinflation qui progresse bien. La présidente du BCE, Christine Lagarde, n'a pas montré de complaisance quant à l'inflation jusqu'à présent.
La question cruciale est de savoir jusqu'où ira le BCE, en raison de l'incertitude concernant l'impact de la politique commerciale américaine sur l'économie européenne, qui dépend fortement des exportations. Le 2 avril, Trump a annoncé un tarif de 20 % sur les produits en provenance de l'Union Européenne, menaçant d'augmenter ce tarif à 50 % en raison d'un progrès insuffisant dans les négociations commerciales.
Les parties ont convenu de suspendre l'application de ces tarifs et toute représaille de la part de l'UE jusqu'au 14 juillet, tandis que les négociateurs tentent d'atteindre un accord. La menace de tarifs plus élevés a accentué les craintes d'un croissance inférieure aux prévisions déjà modestes.
La Commission Européenne a révisé ses prévisions de croissance pour cette année, les abaissant de 1,3% à 0,9%, en partant de l'hypothèse optimiste que le tarif de 20 % pourrait être négocié à un maximum de 10 %. Les experts s'attendaient à ce que le BCE réduise ses taux directeurs ce jeudi.
Contrairement à la contenance habituelle des marchés boursiers avant l'annonce des décisions monétaires, le DAX allemand a atteint un maximum historique, atteignant 24.399,03 points. À midi, il était à 24.376 points, en hausse de 0,4% par rapport à la veille. Le Euro Stoxx 50 a également augmenté de 0,4%, atteignant 5.428 points.
La taux d'inflation de la zone euro a chuté à 1,9 %, selon une première estimation d'Eurostat. En avril, il était de 2,2 %. Cette baisse a été plus importante que prévu par les économistes, ce qui pourrait inciter le BCE à agir lors de sa réunion à Francfort.
Le chef économiste de Commerzbank, Jörg Krämer, est convaincu que ce ne sera pas le dernier abaissement de l'année. Il prévoit un autre retrait des taux après les vacances d'été. Il mentionne également que la Chine pourrait offrir à la zone euro des biens qu'elle ne peut plus vendre aux États-Unis.
Alexander Krüger, économiste chez Hauck Aufhäuser Lampe Privatbank, souligne que le BCE a tous les arguments pour abaisser davantage les taux d'intérêt. Les tabloïds allemands alertent sur ce que cela pourrait signifier pour les épargnants.
Oliver Maier, du site de comparaison Verivox, prévoit que tant que le BCE poursuivra sa politique de réduction des taux, les taux d'intérêt des épargnes, tant sur les dépôts à vue que sur les dépôts à terme, continueront de baisser. Actuellement, les dépôts à terme de deux ans offrent un rendement moyen de 2,0% d'intérêt.
Pour mettre cela en perspective, au pic de novembre 2023, le taux moyen était encore de 3,39%. La situation actuelle soulève des inquiétudes parmi les épargnants face à une tendances à la baisse persistante des rendements.
En résumé, la décision du BCE de réduire les taux d'intérêt reflète des préoccupations économiques croissantes. Les incertitudes liées aux politiques commerciales américaines et les prévisions de croissance modérées soulignent la nécessité d'une vigilance continue. Les épargnants doivent s'adapter à un environnement financier en constante évolution, où les rendements pourraient continuer de diminuer.