Selon un rapport récent du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le monde connaît un déclin sans précédent des taux de fertilité. Ce rapport souligne que des millions de personnes ne parviennent pas à avoir le nombre d'enfants souhaité. Les raisons incluent le coût prohibitif de la parentalité et le manque de partenaires appropriés.
Namrata Nangia, une habitante de Mumbai, et son mari envisagent d'avoir un deuxième enfant, mais la question du coût reste centrale. Les frais liés à un enfant unique, comme les frais scolaires et les activités extrascolaires, sont déjà accablants. Dans son enfance, Namrata n'avait pas à faire face à autant de dépenses liées à l'éducation.
Le rapport de l'UNFPA a interrogé 14 000 personnes dans 14 pays, révélant que un répondant sur cinq n'a pas eu ou ne s'attend pas à avoir le nombre d'enfants désiré. Les pays concernés, dont la Corée du Sud, l'Italie et l'Inde, représentent un tiers de la population mondiale.
Dr Natalia Kanem, directrice de l'UNFPA, affirme que « le monde a commencé un déclin sans précédent des taux de fertilité ». La majorité des personnes interrogées souhaitent avoir deux enfants ou plus, mais beaucoup se sentent incapables de fonder la famille qu'ils désirent. Cela constitue une véritable crise.
Les résultats montrent que 39 % des personnes interrogées estiment que des limitations financières les empêchent d'avoir des enfants. En Corée, ce chiffre atteint 58 %, tandis qu'il est de 19 % en Suède. Seuls 12 % des répondants citent l'infertilité comme raison de leur situation.
Le professeur Stuart Gietel-Basten, démographe, note que l'UNFPA aborde pour la première fois ces questions de manière aussi directe. Auparavant, l'agence se concentrait sur les femmes ayant plus d'enfants qu'elles ne le souhaitaient. Cependant, elle appelle à la prudence face à ce déclin.
Dr Kanem met en garde contre le discours catastrophique autour de la surpopulation ou de la diminution de la population, qui peut mener à des politiques manipulatrices. Elle rappelle que des pays comme la Chine et le Japon ont, par le passé, craint une population trop élevée, mais ont ensuite cherché à augmenter leur fertilité.
Au-delà des considérations financières, l'UNFPA a identifié un manque de temps comme une barrière majeure à la parentalité. Namrata, par exemple, consacre au moins trois heures par jour à ses trajets domicile-travail. À son retour, elle se sent épuisée mais désire passer du temps avec sa fille.
Elle exprime un sentiment de culpabilité, se demandant si elle consacre suffisamment de temps à son enfant. Cela la pousse à se concentrer sur un seul enfant, illustrant ainsi les défis contemporains auxquels sont confrontés de nombreux parents.
Le déclin des taux de fertilité représente un défi mondial complexe. Les résultats de l'UNFPA mettent en lumière les préoccupations financières et temporelles qui influencent les décisions parentales. Les pays doivent aborder cette question avec soin, afin d'éviter des politiques panique qui pourraient aggraver la situation.