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La taxe carbone sur les consommateurs est supprimée. Quel impact cela aura-t-il sur les émissions du Canada ?

Publié le : 2 avril 2025

Le gouvernement fédéral a abrogé la tarification du carbone pour les consommateurs, ce qui pourrait entraîner des économies à la pompe. Mais quel était l'impact réel de cette taxe sur le climat ? Et maintenant qu'elle n'est plus en vigueur, quelles seront les conséquences sur les émissions ? Examinons cela de plus près.

La tarification du carbone, mise en place par le gouvernement libéral de Justin Trudeau en 2019, visait à réduire les émissions dans les provinces sans leur propre tarification. Elle se composait de deux volets : une surcharge sur les combustibles émetteurs de carbone, augmentant chaque année, et un remboursement basé sur la taille des familles.

Au 31 mars, la taxe avait ajouté 17,6 cents par litre d'essence. L'objectif était d'augmenter le prix des combustibles pour en réduire la consommation. Comme l'a expliqué Stewart Elgie, professeur de droit et d'économie à l'Université d'Ottawa, "Quand quelque chose coûte plus cher, les gens en utilisent moins".

Les alternatives pour réduire l'utilisation des combustibles fossiles incluent l'achat de voitures électriques, l'utilisation des transports en commun ou encore le cyclisme. En outre, améliorer l'isolation de son domicile ou remplacer sa chaudière par une pompe à chaleur sont des solutions envisageables.

Le remboursement du Canada, qui compensait le coût de la taxe, a permis d'augmenter le prix des combustibles sans trop affecter le budget des ménages. Cela a également créé un incitatif pour réduire les émissions, puisque les ménages recevaient un paiement même s'ils n'achetaient pas de combustibles fossiles.

Selon un rapport de l'Institut canadien du climat de 2024, la tarification du carbone a joué un rôle essentiel dans la réduction des émissions. Cependant, la taxe industrielle avait un impact trois fois supérieur à celui de la taxe sur les consommateurs, avec une réduction des émissions attendue de 23 à 48 % pour la taxe industrielle.

Dale Beugin, co-auteur du rapport, souligne que la suppression de la taxe sur les consommateurs met en évidence l'importance de la tarification industrielle pour atteindre les objectifs de compétitivité et de réduction des émissions.

Avec la suppression de la taxe sur les consommateurs, la question se pose : cela entraînera-t-il une augmentation des émissions au Canada ? Selon Elgie et Beugin, cela dépendra des politiques climatiques en place. Les objectifs de vente de véhicules électriques et les normes de carburant propre pourraient encourager l'adoption de véhicules électriques, même sans la taxe.

Elgie a également mentionné que le remplacement de la taxe par d'autres politiques de réduction des émissions pourrait compenser cette perte. Cela pourrait inclure des subventions pour les technologies plus propres, comme les véhicules électriques ou les pompes à chaleur.

Les subventions pour les technologies propres ont montré des résultats positifs aux États-Unis, mais elles sont financées par les contribuables. Beugin met en garde contre le risque que ces subventions paient pour des actions que les gens auraient prises de toute façon.

Il souligne que le secteur des bâtiments a besoin de politiques plus strictes pour réduire les émissions. "C'est l'un des secteurs qui est encore en recul en matière de réduction des émissions", explique-t-il, suggérant que des normes de construction plus strictes pourraient aider.

La fin de la taxe carbone pour les consommateurs soulève de nombreuses questions sur l'avenir des émissions au Canada. Bien que cela puisse offrir des économies à court terme, il est essentiel que le gouvernement mette en place d'autres politiques pour garantir que les objectifs climatiques soient atteints. Sans ces incitations, le pays pourrait rencontrer des difficultés pour maintenir ses progrès en matière d'émissions.

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