La grogne continue face à l'augmentation de la taxe sur les billets d'avion dans le budget 2025. Cette décision, jugée « économiquement irresponsable », néglige le fait que l'aviation est un vecteur de croissance, selon la principale association d’aéroports français.
Le projet de budget de l’État, adopté en commission, propose une hausse de la taxe, qui passerait de 2,63 euros à 7,30 euros pour un billet en classe économique vers la France ou l’Europe. Initialement, le gouvernement Barnier espérait un milliard d’euros de recettes supplémentaires.
Le secteur aérien français, comprenant compagnies et aéroports, s'oppose fermement à cette hausse. Les acteurs du secteur mettent en garde contre une perte de compétitivité et des effets néfastes sur l'économie en général.
Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français (UAF), affirme que cette décision menace la vitalité des aéroports régionaux et la connectivité des territoires, y compris des collectivités ultramarines.
Selon une étude de Deloitte, le transport aérien a soutenu près de 567 000 emplois en 2023. Il a également généré 52 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit 1,8 % du PIB, et 12 milliards d’euros de recettes fiscales.
Le fret aérien a soutenu 93 milliards d’euros d’exportations extra-européennes, représentant plus d’un tiers des exportations hors UE. Ces chiffres soulignent l'importance du secteur pour l'économie française.
La Fédération nationale de l’aviation (Fnam) souligne que le secteur aérien est responsable de 6 % des émissions de CO2 en France. Cela représente une contribution disproportionnée par rapport à son impact économique.
Les Entreprises du Voyage, regroupant les agences de voyages, se sont exprimées sur la question. Leur présidente, Valérie Boned, a déclaré qu'elles avaient été entendues dans leurs demandes concernant la taxe.
Les voyagistes ont demandé une réduction de la taxe par rapport à une version antérieure qui prévoyait une augmentation de plus de 9 euros. Ils ont également sollicité des mesures spécifiques pour les territoires ultramarins et la Corse.
De plus, ils ont proposé de décaler l’application de ces mesures, qui devraient entrer en vigueur le 1er mars. Valérie Boned a reconnu qu'il était important de contribuer à l'effort économique, tout en tenant compte des aides reçues pendant la pandémie.
En résumé, l'augmentation de la taxe sur les billets d'avion suscite de vives réactions au sein du secteur aérien. Les professionnels craignent des conséquences économiques graves et plaident pour une révision de cette décision. La situation reste à suivre de près, car elle pourrait avoir des répercussions sur l'ensemble de l'économie française.