
Ce samedi, en Gironde, une mobilisation impressionnante a eu lieu. Environ une centaine de taxis a rejoint les agriculteurs sur l’autoroute A63, près de Bordeaux. Cette action, qualifiée de spontanée, témoigne de la solidarité entre les professions face aux difficultés actuelles.
Depuis plus de dix jours, les agriculteurs bloquent les routes et autoroutes pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et l’accord UE-Mercosur. Ce samedi matin, un cortège de taxis a décidé de se joindre à eux. À Cestas, près de Bordeaux, des dizaines de chauffeurs se sont rassemblés pour montrer leur soutien.
Fabrice Lagueyt, éleveur de bovins et coprésident de la Coordination rurale de Gironde, a indiqué que le barrage agricole serait maintenu jusqu’à dimanche soir. Les agriculteurs et les taxis unissent leurs forces pour faire entendre leurs revendications communes.
Rémi, vice-président de l’association élite Taxi France, a expliqué que cette mobilisation visait à soutenir les agriculteurs. "On est venus leur apporter de l’eau, des cannelés, mais surtout leur dire qu’ils peuvent compter sur nous", a-t-il affirmé. Cette solidarité est essentielle dans un contexte où les deux professions font face à des défis similaires.
Des discussions sont en cours entre les fédérations de taxis pour rejoindre plus officiellement le mouvement agricole. Rémi a précisé que des pourparlers sont en cours pour organiser un appel national d’ici janvier. Cela montre l’importance de l’union entre les taxis et les agriculteurs.
Le chauffeur de taxi a souligné que les taxis, tout comme les agriculteurs, souffrent d’une concurrence déloyale. "Eux, c’est le Mercosur. Nous, ce sont les plates-formes", a-t-il expliqué. Cette concurrence met en péril la survie économique des deux secteurs, déjà fragilisés par divers facteurs.
Des rassemblements similaires ont eu lieu la semaine précédente, avec des taxis mobilisés à Tours et à Bayonne. La tendance semble indiquer une mobilisation nationale imminente, renforçant l'idée d'une lutte collective.
En septembre dernier, les chauffeurs de taxi avaient déjà manifesté, principalement à Paris et en Île-de-France, contre une réforme des transports sanitaires. Cette réforme, prévue pour entrer en vigueur en octobre 2025, pourrait entraîner une baisse de leur rémunération jusqu'à 40% pour le transport de malades assis.
La profession avait alors alerté sur les risques pour la survie économique de nombreux chauffeurs, déjà confrontés à la concurrence des VTC et à l’augmentation des charges. La situation actuelle des taxis et des agriculteurs souligne la nécessité d’une action concertée.
La mobilisation des agriculteurs et des taxis en Gironde illustre l’importance de la solidarité entre professions face à des défis communs. Les actions menées témoignent d’une volonté de faire entendre leurs voix et de lutter contre la concurrence déloyale. L’avenir de ces professions dépendra de leur capacité à s’unir et à défendre leurs intérêts collectifs.