Le gouvernement s'engage à investir des milliards de livres dans une technologie verte jugée non prouvée pour réduire les gaz à effet de serre. Des députés expriment des inquiétudes concernant l'impact de cette décision sur les factures des consommateurs. La technologie de capture, d'utilisation et de stockage du carbone (CCUS) vise à empêcher le dioxyde de carbone émis par l'industrie d'atteindre l'atmosphère.
En octobre, le gouvernement a annoncé un engagement de près de 22 milliards de livres pour les installations de CCUS, dont une grande partie sera financée par les factures des consommateurs. Le comité des comptes publics de la Chambre des communes a soulevé des préoccupations majeures sur l'évaluation financière de cette initiative pour les ménages et les entreprises.
Sir Geoffrey Clifton-Brown, président du comité, a déclaré que cette technologie est non prouvée au Royaume-Uni et que la politique pourrait avoir un impact significatif sur les factures d'électricité des consommateurs et des industries. Le gouvernement a promis de répondre officiellement, mais insiste sur le fait que la CCUS est une nécessité pour atteindre ses objectifs climatiques.
Le gouvernement soutient que cette technologie rendra le système énergétique britannique plus sécurisé, ce qui devrait réduire les coûts d'électricité. Le Royaume-Uni vise à atteindre un objectif de zéro émission nette d'ici 2050, ce qui implique une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La capture du carbone pourrait empêcher le CO2 émis par certains processus industriels, comme le ciment, d'entrer dans l'atmosphère. Bien que le pays se tourne vers les énergies renouvelables, une petite quantité de gaz sera toujours nécessaire pour maintenir l'approvisionnement électrique. La CCUS est donc cruciale pour atteindre les objectifs climatiques.
Le gouvernement vise à ce que la capture et le stockage du carbone empêchent l'émission de 50 millions de tonnes de CO2 d'ici 2050. Cela représente plus de 10 % des émissions actuelles du pays. Un financement de 21,7 milliards de livres a été alloué à ce projet, qui devrait créer des milliers d'emplois.
Dr Stuart Jenkins, chercheur à l'Université d'Oxford, a contesté l'évaluation du comité sur la technologie. Il a souligné qu'il existe déjà 45 installations commerciales dans le monde capturant environ 50 millions de tonnes de CO2. Cependant, il a reconnu que des questions subsistent concernant la durabilité du modèle de financement actuel du gouvernement.
Le comité a recommandé une évaluation complète de l'impact financier du programme sur les consommateurs, en tenant compte des pressions sur le coût de la vie. Il a également noté l'importance du soutien gouvernemental précoce pour des technologies novatrices comme la CCUS.
Mirte Boot, cofondatrice de l'Initiative Carbon Balance, a suggéré d'introduire un mandat de stockage de carbone. Cela obligerait les producteurs de combustibles fossiles à stocker une part de leur CO2, sous peine de pénalités financières. Cette approche pourrait offrir une certitude d'investissement nécessaire aux entreprises.
Elle a déclaré que de tels mandats seraient justes tout en favorisant l'investissement. Le gouvernement espère que le financement de 21,7 milliards de livres pour la CCUS débloquera 8 milliards de livres d'investissements privés au cours des 25 prochaines années.
En résumé, le projet d'investissement dans la technologie CCUS soulève des questions importantes sur son impact financier pour les consommateurs. Bien que cette technologie soit considérée comme essentielle pour atteindre les objectifs climatiques, il est crucial d'évaluer son soutenabilité et ses effets sur les factures d'électricité. L'avenir de la CCUS dépendra de la manière dont le gouvernement gérera ces défis.