
Après l’atterrissage, les passagers ont été réacheminés vers Ajaccio. Cependant, Joëlle, sous le choc, a refusé de reprendre l’avion. Elle a préféré organiser son retour en Corse en train et bâteau, accompagnée de sa petite-fille. Encore secouée et « fatiguée », Joëlle peine à remettre dans l’ordre ses souvenirs.
Accompagnée de sa petite-fille de 8 ans, elle était parmi les passagers du vol Air France reliant Paris à Ajaccio. Ce vol a été dérouté suite à un incident moteur. « Je ne prendrai plus jamais l’avion de ma vie », assure Joëlle, habituée à voyager tous les deux mois.
Assise près du hublot gauche à l’arrière, Joëlle raconte : « Il y a eu un très gros bruit, une explosion et des grosses flammes pendant deux ou trois secondes. » Sa petite-fille a très bien vu le feu et a eu très peur. L’équipage a alors informé les passagers d’un atterrissage imminent.
« Ils nous ont dit qu’on allait s’arrêter à Lyon. Ça a été très rapide. L’avion s’est mis à piquer du nez jusqu’à ce qu’on atterrisse. C’était très impressionnant, j’ai eu très peur », se remémore-t-elle. Joëlle a même pris son téléphone pour appeler sa fille, déclarant : « Je vais mourir, je vais mourir. »
Autour d’elle, « tout le monde paniquait, les enfants pleuraient ». Joëlle décrit ce moment comme « horrible et angoissant ». Air France a précisé qu’il s’agissait d’un problème appelé « pompage moteur », un phénomène connu et maîtrisé par les équipages.
Après l’atterrissage à 18h25 à Lyon, les passagers ont été réacheminés à bord d’un nouvel avion. Ils ont décollé à 22h39 pour Bastia, puis ont été transférés en bus vers Ajaccio. Joëlle, quant à elle, a refusé d’embarquer, jugeant le choc trop grand.
« De moi-même, j’ai dû prendre un Uber, partir à l’hôtel et réserver le train pour aller jusqu’au bateau », explique Joëlle. Sa petite-fille n’a pas dormi de la nuit, faisant des cauchemars. « Elle a rêvé qu’elle s’écrasait en avion », poursuit-elle.
D'autres passagers, comme Marie-Anne, ont également partagé leur angoisse. « J’ai cru que j’allais mourir. J’ai fait un mail d’adieu à mon mari », a-t-elle raconté. À l’atterrissage, le commandant a rassuré les passagers, affirmant que c’étaient des procédures normales.
Joëlle ne compte pas en rester là. « Je vais demander des dommages, qu’on me rembourse mes billets, et porter plainte. » L’avocate Charlotte Cesari, présente à bord, prévoit de déposer une plainte pénale pour « mise en danger de la vie d’autrui » au nom d’une dizaine de passagers.
Air France a exprimé ses regrets concernant les désagréments liés à cette situation. La compagnie a réitéré que la sécurité de ses clients et de son personnel de bord est son impératif absolu.
Cette expérience traumatisante a laissé des marques profondes chez Joëlle et les autres passagers. Les événements vécus pendant ce vol soulèvent des questions sur la sécurité aérienne. Les réactions des passagers montrent l'impact émotionnel de tels incidents. Il est crucial que la compagnie aérienne prenne des mesures pour améliorer la situation à l'avenir.