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Des témoins d'attaques au gaz en Syrie contraints à de faux témoignages font face à de nouvelles menaces chez eux

Publié le : 21 février 2025

Introduction

Après l'attaque chimique sur Douma en 2018, des témoins ont été contraints de fournir de faux témoignages. Ces survivants, maintenant menacés chez eux, se retrouvent stigmatisés par leurs voisins comme des complices du régime de l'ancien dictateur. "Pourquoi personne ne nous aide ? Attend-on qu'un de nous soit tué ?" s'interroge un homme.

Le contexte de l'attaque

Le 7 avril 2018, un hélicoptère de l'armée syrienne a lâché un baril de gaz chloré sur Douma. Bien que le baril n'ait pas explosé, le gaz a causé la mort de dizaines de femmes et d'enfants. Abdurahman Hejazi, témoin de l'attaque, décrit une scène horrible : "Tout cet escalier était rempli de corps." Les victimes, en grande partie, n'ont pas survécu.

Cette attaque a marqué un tournant dans la guerre civile syrienne. Elle a eu lieu à la fin d'un siège brutal de sept ans sur Douma. Les forces du régime, soutenues par la Russie et l'Iran, cherchaient à éliminer les rebelles et à rétablir leur contrôle sur la région.

Pressions et faux témoignages

Après l'attaque, Hejazi et son ami Omar Diab ont été emmenés à La Haye pour témoigner devant l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Ils ont été forcés de déclarer que l'attaque avait été "mise en scène" par des groupes rebelles. "Comment pouvions-nous dire la vérité, avec nos familles en otage ?" s'interroge Diab.

Des menaces ont été proférées contre d'autres témoins pour les forcer à nier l'attaque chimique. Les pays occidentaux ont dénoncé cette conférence, qualifiant la situation d'« obscène mascarade ».

Retour à Douma et conséquences

De retour à Douma, Hejazi et Diab ont reçu des appartements de la part du régime, ce qui a été perçu par les habitants comme une trahison. "Nous avons rapidement commencé à recevoir des menaces", explique Hejazi. Les rumeurs sur leur prétendue trahison se sont répandues, les isolant encore plus.

En 2023, la situation est devenue insoutenable. Hejazi a tenté de fuir vers le Liban, mais a été arrêté et sévèrement battu. Diab, quant à lui, a été emprisonné pendant 17 jours après avoir essayé de renouveler son passeport.

Accusations et désespoir

Les deux hommes, maintenant sans abri, sont confrontés à des accusations de corruption. "Je sais que certains ont pris des pots-de-vin", déclare Ziad al-Zaher, un habitant de Douma. Les rumeurs persistent, alimentant le ressentiment envers Hejazi et Diab, qui n'ont cessé de nier avoir reçu des compensations.

Les survivants vivent dans la peur constante. "Notre seul espoir est la communauté internationale", déclare Hejazi. "Pourquoi personne ne nous aide ? Attendent-ils qu'un de nous soit tué ?" Ce désespoir résonne parmi ceux qui ont été témoins de l'horreur.

Conclusion

Les conséquences de l'attaque chimique de Douma continuent de hanter ses survivants. Contraints de vivre dans la peur et le mépris, Hejazi et Diab symbolisent le désespoir d'un peuple qui cherche désespérément la vérité et la justice. Leur appel à l’aide reste sans réponse, illustrant la tragédie persistante de la Syrie.

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