Le collectif des victimes de Bétharram a recensé 132 plaintes. Alexandre Perez, aujourd'hui âgé de 48 ans, a témoigné des violences qu'il a subies durant son passage dans cet établissement catholique. Son récit met en lumière des actes graves, tels que des agressions sexuelles et des violences répétées, qui ont eu lieu pendant des décennies.
Alexandre Perez a intégré Notre-Dame-de-Bétharram à l'âge de 12 ans. Il décrit une expérience marquée par une violence systémique au sein de l'établissement. Selon lui, il s'agit d'un lieu où le silence règne, et où les élèves sont contraints de ne pas parler des abus qu'ils subissent.
Il évoque des violences physiques, psychologiques et des abus sexuels. Bien qu'il se considère en bas de l'échelle des victimes, il mentionne des actes de voyeurisme et des attouchements graves subis par d'autres camarades.
Trois anciens surveillants de l'établissement ont été placés en garde à vue pour des violences aggravées et des agressions sexuelles. Ces faits s'étendent sur une période allant de 1957 à 2004. Alexandre Perez souligne qu'ils ont travaillé pour écarter un prédateur de l'établissement, conscient de sa violence.
La situation a pris une tournure médiatique après que le Premier ministre François Bayrou a été mis en cause. Il a été accusé d'avoir eu connaissance des abus, ce qu'il a démenti, renvoyant la responsabilité à d'autres.
Alexandre Perez s'interroge sur la responsabilité des autorités face à cette situation. Il déplore le manque de prise de conscience des faits, même parmi les victimes. Il a pris conscience de l'ampleur des abus seulement récemment, grâce à un groupe Facebook dédié aux témoignages.
La Conférence des évêques de France a exprimé son soutien, mais Perez considère cela comme tardif et hypocrite. Il estime que l'Église, tout comme d'autres institutions, a échoué à protéger les victimes.
Le collectif des victimes a rencontré François Bayrou pour discuter des enjeux judiciaires. Alexandre Perez insiste sur l'importance de ne pas oublier la douleur des victimes, qui ne connaît pas de prescription. Il souligne que sans le statut de Premier ministre de Bayrou, cette affaire n'aurait peut-être pas eu une telle résonance nationale.
Le collectif continue de se battre pour que le débat reste centré sur les victimes de Bétharram, malgré les tentatives de récupération politique de cette affaire. Leur objectif est de faire entendre les voix de ceux qui ont souffert.
Les témoignages d'Alexandre Perez et des autres victimes de Bétharram mettent en lumière des abus inacceptables survenus pendant des décennies. L'enquête en cours et les réactions des autorités soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité et la protection des victimes. Il est essentiel de continuer à soutenir ces voix et de veiller à ce que justice soit faite.