Le gouvernement a désactivé pour la seconde fois l'autorité de Fernando Grande-Marlaska en un mois. Le ministre de l'Intérieur a constaté, sans grande capacité de réaction, que la gestion d'un ministère ne se résume pas à des mathématiques. Les décisions majeures de son portefeuille sont soumises à l'arbitraire du gouvernement.
Ce phénomène s'est manifesté lors de la cession de compétences en matière d'immigration en Catalogne et s'est reproduit avec l'annulation du contrat d'achat d'armes à Israël pour six millions d'euros. Dans les deux cas, Grande-Marlaska a exprimé son point de vue avec une fermeté qui a rapidement été contredite par Pedro Sánchez.
Hier, juste avant que le gouvernement ne décide de revenir sur l'achat d'armes, son ministère affirmait que la procédure de licitation était toujours en cours. "C'est même déjà publié au BOE", ont-ils précisé pour justifier une position qui avait peu de temps devant elle.
Le ministère de l'Intérieur soutenait l'impossibilité de rompre le contrat avec le fabricant israélien IMI Systems, se basant sur les conseils de l'Avocature de l'État, qui avait déconseillé cette démarche. "Il n'est pas possible de prendre une décision de manière unilatérale", ont-ils tranché.
Un communiqué a ensuite étouffé la position du ministre, reléguant de nouveau Grande-Marlaska à un rôle secondaire dans la gestion du président du gouvernement. De plus, l'accord interdit au ministre de procéder à d'autres achats d'armement en attente d'exécution.
L'annonce de l'accord PSOE-Sumar sur l'achat d'armes à Israël a provoqué un tremblement au sein du ministère de l'Intérieur, tant sur le fond que sur la forme. Moncloa a imposé une improvisation, entraînant une réunion d'urgence pour inverser la position qui avait été maintenue jusqu'alors.
Le "mal-être" au sein du ministère était palpable, selon des sources informées. Ces dernières décrivent un Grande-Marlaska "contrarié" suite à la décision de Moncloa, semblable à celle du 18 mars lors du transfert des compétences sur l'immigration en Catalogne.
Après avoir appris l'accord avec la formation indépendantiste, le ministre a suspendu temporairement son agenda en raison d'une infection bactérienne. Bien que son cabinet ait affirmé qu'il n'y avait pas de gravité, cela a néanmoins entraîné une suspension de son activité publique.
Le ministère de l'Intérieur a tenté de mettre fin à la relation commerciale avec IMI Systems depuis octobre. Cependant, ils ont constaté que cela n'était pas possible en raison de la lourde sanction que cela impliquerait. "La volonté était là, mais la voie de l'Intérieur n'a pas fonctionné", ont-ils déclaré.
En fait, le ministère avait même diffusé un communiqué pour annoncer le début du processus de résiliation du contrat d'achat de munitions. Ils affirmaient leur engagement à ne pas acheter d'armement à l'État israélien depuis le début du conflit à Gaza.
En résumé, la situation autour de Fernando Grande-Marlaska et du ministère de l'Intérieur révèle des tensions internes et des décisions gouvernementales unilatérales. L'incapacité à gérer ces enjeux a mis en lumière les défis auxquels le ministre fait face. L'avenir de ces décisions reste incertain.