Dans un contexte où l'Arabie Saoudite, premier producteur de pétrole, cherche à diversifier son économie, l'arrivée des véhicules électriques marque un tournant. Avec l'implantation de Tesla dans le royaume, des changements significatifs se profilent à l'horizon. Le patron local, Naseem Akbarzada, exprime sa fierté pour ce lancement, aligné avec la Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane.
La compagnie Tesla a inauguré trois sites équipés de superchargeurs, prévus pour être opérationnels rapidement. Cette initiative arrive à un moment où les ventes de Tesla connaissent une baisse significative, alimentée par des tensions avec certains clients et un manque de nouveaux modèles. Malgré cela, l'Arabie Saoudite s'affiche comme un marché potentiel pour les véhicules électriques.
Le gouvernement saoudien, traditionnellement allié des États-Unis, a renforcé ses liens avec Donald Trump, ce qui a ouvert la voie à des investissements massifs. Cependant, le prix de l'essence reste très bas, à seulement 0,57 euro le litre, ce qui freine la demande pour les véhicules électriques dans le pays.
Un des principaux obstacles à l'adoption des véhicules électriques en Arabie Saoudite est le manque d'infrastructures de recharge. Actuellement, le pays ne compte que 101 stations de recharge, comparé à 261 aux Émirats Arabes Unis, un pays voisin. Cela limite l'usage des véhicules électriques à des trajets courts, ce qui ne les rend pas encore attractifs pour les consommateurs.
Mohammed Al-Qahtani, économiste saoudien, a exprimé la nécessité d'investir dans des usines plutôt que de se contenter de showrooms. Il souhaite que l'Arabie Saoudite participe activement à la production de véhicules, au lieu d'être uniquement un marché consommateur.
Les autorités saoudiennes visent à diversifier leur économie, en installant 5 000 bornes de recharge d'ici 2030. Le fonds souverain saoudien (PIF) détient déjà 60 % de Lucid Motors, un constructeur de véhicules électriques de luxe. De plus, un accord avec Hyundai a été signé pour établir une usine de production dans le royaume.
La marque saoudienne CEER, lancée en 2022, prévoit de commencer sa production en 2025. Lucid a également ouvert une usine à Jeddah, avec un investissement d'un milliard de dollars, et propose des véhicules à partir de 92 000 dollars.
Bien que le marché des véhicules électriques en Arabie Saoudite soit encore modeste, il a triplé l'année dernière, atteignant environ 800 véhicules. Le chemin vers une adoption plus large est semé d'embûches, mais les initiatives gouvernementales et l'intérêt croissant des consommateurs pourraient transformer le paysage automobile du royaume. L'avenir des véhicules électriques en Arabie Saoudite semble prometteur, mais dépendra de l'évolution des infrastructures et des investissements.