La situation entre la Thaïlande et le Cambodge s'aggrave, avec des combats intenses qui ont déjà causé la mort d'au moins 16 personnes et déplacé des dizaines de milliers d'habitants. Le Premier ministre par intérim, Phumtham Wechayachai, a averti que ce conflit pourrait "évoluer vers la guerre".
Les affrontements à la frontière contestée se poursuivent pour le deuxième jour, marquant une escalade dramatique d'un conflit qui dure depuis plus d'un siècle. Dans les provinces d'Ubon Ratchathani et de Surin, des dizaines de personnes ont été blessées et plus de 100 000 civils ont été déplacés. Environ 1 500 familles ont été évacuées dans la province cambodgienne d'Oddar Meanchey.
Les dirigeants mondiaux appellent à un cessez-le-feu immédiat. Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a exprimé son soutien aux leaders des deux pays pour mettre fin aux hostilités. Malgré ces appels, les combats ont continué toute la nuit, avec un bilan tragique de 14 civils et un soldat thaïlandais tués jusqu'à présent.
Dans un centre d'évacuation situé dans un complexe sportif en Thaïlande, les évacués, dont beaucoup sont des enfants et des personnes âgées, ont partagé leur angoisse face aux attaques à la roquette et à l'artillerie. Des personnes ayant vécu des bombardements pendant la guerre civile cambodgienne des années 1980 ont déclaré que les récents combats étaient les pires qu'elles aient connus.
Les États-Unis ont également exigé un cessation immédiate des hostilités et la protection des civils. Le porte-parole du département d'État, Tommy Pigott, a exprimé sa profonde préoccupation face à la violence croissante le long de la frontière thaï-cambodgienne.
La Chine, avec des liens politiques et stratégiques avec les deux pays, a exprimé sa préoccupation profonde concernant le conflit, appelant à une résolution par le dialogue. Des pays comme l'Australie, l'Union européenne et la France ont également plaidé pour la paix.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait se réunir vendredi pour discuter de la situation. Dans une lettre au conseil, le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, a demandé une intervention pour "stopper l'agression thaïlandaise".
Les accusations fusent entre la Thaïlande et le Cambodge concernant le déclenchement des hostilités. La Thaïlande affirme que le conflit a commencé lorsque l'armée cambodgienne a utilisé des drones pour surveiller les troupes thaïlandaises. En revanche, le Cambodge accuse les soldats thaïlandais d'avoir violé un accord antérieur en avançant vers un temple khmer-hindou situé près de la frontière.
Le différend entre les deux nations remonte à plus d'un siècle, lorsque les frontières ont été tracées après l'occupation française du Cambodge. Des affrontements sporadiques ont eu lieu au fil des ans, faisant des victimes des deux côtés. Les tensions se sont intensifiées en mai dernier, après qu'un soldat cambodgien a été tué lors d'un affrontement, plongeant les relations bilatérales à leur plus bas niveau depuis plus d'une décennie.
Le conflit entre la Thaïlande et le Cambodge continue de se détériorer, suscitant des inquiétudes internationales croissantes. Les appels à la paix et à la résolution pacifique sont plus que jamais nécessaires pour éviter une escalade tragique de la violence.