Topshop fait son grand retour sur la High Street, mais peut-elle retrouver son attrait d'antan ? Pour beaucoup de jeunes filles dans les années 2000 et 2010, entrer dans un magasin Topshop était une expérience magique. La musique, le maquillage et la mode se mêlaient sous un même toit, avec des vêtements souvent aperçus dans des magazines comme Vogue.
Cependant, la marque a perdu de son éclat. Selon la journaliste de mode Amber Graafland, "Topshop a perdu son cool". Après l'effondrement du groupe Arcadia de Sir Philip Green en 2020, tous les magasins physiques ont fermé. Aujourd'hui, Topshop tente de se relever avec un retour sur le marché.
Le retour de Topshop suscite une vague de nostalgie, notamment sur les réseaux sociaux. Michelle Wilson, directrice générale de Topshop, a confirmé que des magasins indépendants allaient rouvrir. Le premier défilé de mode depuis sept ans s'est tenu récemment à Trafalgar Square, attirant des figures emblématiques comme Cara Delevingne.
Malgré cet engouement, des experts avertissent que la nostalgie seule ne suffit pas. Graafland souligne que Topshop doit séduire une nouvelle génération de clientes. "Elles devront travailler dur pour attirer les jeunes filles", déclare-t-elle.
Topshop a longtemps été synonyme de style londonien. Les adolescentes y trouvaient des pièces uniques qui les faisaient se sentir comme des icônes de mode. Cependant, avec l'évolution des goûts, la marque a parfois peiné à s'adapter. "Les filles qui y faisaient leurs courses ont grandi et ne veulent plus ce look", explique Graafland.
Pourtant, le retour de l'esthétique londonienne pourrait jouer en faveur de Topshop. Graafland note que peu de détaillants offrent ce style qui est à nouveau à la mode. Si Topshop parvient à retrouver son avantage compétitif, elle pourrait séduire à la fois les anciennes et nouvelles clientes.
La popularité de Topshop a atteint son apogée avant la crise du coût de la vie. Aujourd'hui, la concurrence est féroce, notamment avec des marques comme Shein, qui propose des jeans à des prix défiant toute concurrence. Wilson admet que les prix de Topshop sont plus élevés, mais elle croit fermement que la qualité et le style justifient ces tarifs.
Elle souligne également que la marque met l'accent sur un modèle durable, en se souciant des conditions de travail dans sa chaîne d'approvisionnement. "Nous nous concentrons sur les impacts environnementaux de la marque", ajoute-t-elle.
Topshop relance ses activités à un moment où la rue commerçante est en difficulté. Bien que d'autres détaillants ferment leurs portes, Wilson reste optimiste. "Nous apprenons des erreurs du passé", déclare-t-elle. Le retour des magasins physiques est prévu, mais la date exacte reste à confirmer.
Pour beaucoup, Topshop représentait plus qu'un simple magasin. C'était un lieu de rencontre, d'expérimentation et de culture. Graafland insiste sur le fait que l'expérience client doit être au cœur de la stratégie de relance. "Il doit y avoir un buzz autour de la marque", conclut-elle.
Le retour de Topshop sur la High Street est un pas audacieux vers la reconquête de son héritage. Bien que des défis subsistent, la marque espère séduire à nouveau les jeunes générations tout en rendant hommage à ses racines. Le succès de cette relance dépendra de sa capacité à allier nostalgie et innovation.