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Les Tories accusent le Premier ministre de financer des réductions d'impôts pour les Mauriciens

Publié le : 11 juin 2025

Introduction

Le gouvernement britannique fait face à des accusations concernant un accord de souveraineté sur les îles Chagos avec Maurice. Ce sujet suscite des débats intenses, notamment en ce qui concerne les implications financières pour les contribuables britanniques. Les critiques, notamment de la part de Kemi Badenoch, remettent en question la légitimité de cet accord.

Le contexte de l'accord

Le Premier ministre britannique, Sir Keir Starmer, a défendu l'accord de 3,4 milliards de livres pour transférer la souveraineté des îles Chagos à Maurice, tout en conservant le contrôle d'une base militaire sur Diego Garcia. Lors des questions au Premier ministre, Badenoch a qualifié cet accord de terrible, s'interrogeant sur la nécessité pour les contribuables britanniques de financer des réductions d'impôts à Maurice.

Le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, a indiqué que les fonds de l'accord seraient utilisés pour le remboursement de la dette, dans le cadre d'un budget qui exonérera 80 % des travailleurs de l'impôt sur le revenu. Starmer a souligné que l'absence d'accord pourrait compromettre la capacité stratégique de la base sur Diego Garcia.

Les critiques de l'accord

Badenoch a insisté sur le fait que cet accord n'avait rien à voir avec la sûreté nationale. Elle a affirmé avoir consulté des documents de sécurité lorsqu'elle était au gouvernement et a maintenu que c'était un mauvais accord depuis le début. Les négociations pour transférer la souveraineté ont commencé sous le précédent gouvernement conservateur.

Selon les termes de l'accord, le Royaume-Uni louera l'utilisation de la base de Diego Garcia pour une période de 99 ans. Le Royaume-Uni versera 165 millions de livres au cours des trois premières années, suivi de paiements indexés à l'inflation. Cependant, ce coût est contesté par les conservateurs, qui affirment qu'il sera bien plus élevé.

Les implications financières pour Maurice

Dans son budget, Ramgoolam a annoncé des plans pour réduire la dette publique de Maurice à 60 % du PIB à long terme. Il a précisé que les projections incluent les revenus de Chagos, qui serviront au remboursement de la dette pendant les trois premières années. De plus, il a annoncé que 80 % des travailleurs ne paieront pas d'impôt sur le revenu.

Cette situation a conduit un panel d'experts à exhorter le Royaume-Uni à renégocier l'accord, affirmant qu'il ne garantit pas les droits des Chagossiens. Le panel, nommé par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a exprimé des préoccupations concernant le manque de participation significative des Chagossiens dans les processus ayant mené à l'accord.

Réactions et implications internationales

Philippe Sands KC, représentant Maurice dans son long combat juridique avec le Royaume-Uni, a réfuté les allégations selon lesquelles tous les Chagossiens auraient été exclus des discussions. Il a reconnu la division au sein de la communauté chagossienne, tout en soulignant que la majorité à Maurice soutient l'accord. Il a également mentionné que le "quid pro quo" pour la base militaire était que les Chagossiens pourraient s'installer sur les îles périphériques.

Sands a exprimé sa compréhension de la ressentiment des Chagossiens, mais a insisté sur le soutien général à l'accord parmi les Mauriciens et les Seychellois. Il a conclu en affirmant que cet accord renforcerait la position du Royaume-Uni en tant que pays respectant l'État de droit, suivant un avis consultatif de la Cour internationale de justice de 2019.

Conclusion

La question des îles Chagos soulève des enjeux complexes, tant sur le plan politique qu'économique. Alors que le gouvernement britannique défend cet accord, les critiques persistent, mettant en lumière les préoccupations des Chagossiens et les implications pour Maurice. L'avenir de cet accord reste incertain, avec des appels à la renégociation et des tensions persistantes.

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