Dans un discours prévu jeudi, Kemi Badenoch proposera d'interdire aux étrangers de réclamer des prestations de handicap et de maladie. Cette initiative vise à renforcer les restrictions sur le système de bien-être au Royaume-Uni. Elle qualifie la facture des prestations britanniques de "bombe à retardement" susceptible de faire "s'effondrer l'économie".
Cette annonce survient après que le parti conservateur a présenté ses propres propositions pour réduire les dépenses. En effet, le parti travailliste a largement modifié son propre plan de coupes budgétaires suite à une révolte de ses parlementaires. Mercredi soir, les députés ont approuvé une législation pour mettre en œuvre les coupes restantes concernant les prestations de maladie.
Cependant, d'autres propositions, telles que des changements aux critères d'éligibilité pour les prestations de handicap, ont été mises en attente. Le gouvernement avait annoncé en mars son intention de réduire les dépenses de bien-être, avertissant que le coût des prestations pour les personnes en âge de travailler augmenterait de près de 30 milliards de livres d'ici 2030.
Dans son discours, Badenoch critiquera le parti travailliste, l'accusant d'être "esclave des députés de gauche" et de ne pas prendre en compte l'augmentation des coûts des prestations. Elle tentera également de se démarquer de Reform UK concernant le plafonnement des prestations pour deux enfants, que le parti de Nigel Farage souhaite abolir.
Un porte-parole du parti travailliste a réagi en déclarant que "les conservateurs ont eu 14 ans pour réformer le système de bien-être", mais qu'ils ont laissé le pays avec un système défaillant qui ne soutient pas les plus vulnérables.
Les conservateurs n'ont pas soutenu la législation du gouvernement, arguant que celle-ci ne va pas assez loin. Ils ont proposé des amendements visant à restreindre l'accès aux PIP et à la partie santé du crédit universel pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale moins graves. De plus, ils souhaitent que les paiements ne soient accordés qu'aux citoyens britanniques, avec des exceptions pour ceux couverts par des accords internationaux.
Actuellement, les étrangers peuvent accéder au système de bien-être s'ils obtiennent un permis de séjour indéfini ou le statut de réfugié. Les demandeurs de PIP doivent généralement avoir vécu au Royaume-Uni pendant au moins deux des trois dernières années.
Les ministres conservateurs affirment que les paiements de crédit universel aux ménages comprenant au moins un étranger s'élevaient à 941 millions de livres par mois en mars. Cependant, il est complexe d'évaluer exactement l'ampleur des paiements destinés aux non-nationaux, car le ministère du Travail et des Pensions ne fournit pas de détails selon le statut d'immigration.
Le ministère s'apprête à publier la première répartition des bénéficiaires par statut d'immigration la semaine prochaine, avec des mises à jour prévues tous les trois mois par la suite.
Les propositions de Badenoch soulèvent des questions importantes sur l'accès aux prestations de bien-être pour les étrangers au Royaume-Uni. Alors que les conservateurs cherchent à réduire les dépenses, les critiques affirment que cela pourrait nuire aux plus vulnérables. Le débat sur la réforme du système de bien-être continue d'être un sujet délicat et controversé.