
Après une interruption de plus de quatre ans due à une attaque djihadiste, le projet gazier de 20 milliards de dollars au Mozambique est prêt à redémarrer. TotalEnergies, le maître d'œuvre, a annoncé que le consortium Mozambique LNG a décidé de lever la force majeure qui avait été invoquée suite à l'attaque de Palma en 2021.
Cette décision doit encore être validée par le gouvernement de Maputo. Le Conseil des ministres du Mozambique doit approuver un addendum au plan de développement, incluant une mise à jour du budget et du programme des travaux. TotalEnergies a informé la présidence mozambicaine de cette décision, marquant un pas important vers la relance du projet.
Le projet de TotalEnergies est situé à Afungi, dans la province du Cabo Delgado, près de la Tanzanie. Ce site est crucial pour le développement économique du Mozambique, car il pourrait faire du pays l'un des dix premiers producteurs mondiaux de gaz d'ici 2040, représentant 20 % de la production africaine.
Parallèlement, le président mozambicain, Daniel Chapo, se rend aux États-Unis pour discuter d'un autre projet gazier avec ExxonMobil. La décision d'investissement d'ExxonMobil pour le projet Rovuma LNG est liée à la levée de la force majeure par TotalEnergies, soulignant l'interconnexion des projets gaziers dans la région.
Les ONG environnementales qualifient ces projets de « bombes climatiques », en raison des gigantesques réserves de gaz découvertes au large des côtes du Mozambique. Bien que l'Italien ENI ait déjà commencé sa production, la capacité de TotalEnergies est quatre fois plus importante, augmentant les enjeux environnementaux.
Depuis l'attaque de Palma, aucune autre attaque de cette ampleur n'a eu lieu. Cependant, l'insurrection active depuis 2017 a conduit à plus de 600 attaques contre des civils cette année. Les plaintes déposées contre TotalEnergies par des familles de victimes mettent en lumière les préoccupations concernant la sécurité sur le site.
Des chefs traditionnels et des ONG ont demandé une enquête sur les accusations d'exactions par des soldats mozambicains chargés de protéger le site. La justice mozambicaine et la commission des droits de l'homme ont ouvert des enquêtes, et TotalEnergies a exprimé son soutien à ces investigations.
Ces préoccupations soulignent la nécessité d'assurer non seulement la sécurité des projets gaziers, mais aussi le respect des droits humains dans la région, alors que la situation sécuritaire reste volatile.
La reprise du projet gazier au Mozambique marque un tournant important pour l'économie du pays. Cependant, les enjeux de sécurité et d'impact environnemental demeurent cruciaux. Les décisions à venir des autorités mozambicaines et des entreprises impliquées seront déterminantes pour l'avenir de cette région.