Charente-Maritime : Un agriculteur condamné à 18 ans de prison pour tentative d'assassinat... au tracteur.
Condamnation de Jean-Christophe Bounne
À l’issue de trois jours de débats, la cour d’assises de la Charente-Maritime a condamné ce mercredi, à Saintes, Jean-Christophe Bounne à une peine de 18 ans d’emprisonnement. Cet agriculteur de 59 ans devait répondre de plusieurs crimes et délits, notamment de tentative d’assassinat et de récidive de menace de mort.
Le 2 juillet 2023, au petit matin, Jean-Christophe Bounne avait précipité son tracteur muni d’une fourche contre deux habitations de Néré, son village natal. Heureusement, ni sa grand-tante, âgée de 91 ans, ni un couple avec leur fille de 2 ans n’avaient été blessés dans cet assaut violent.
Les antécédents de Jean-Christophe Bounne
Jean-Christophe Bounne, décrit comme la terreur du village, avait perdu pied depuis de nombreuses années. Il avait été condamné à sept reprises par le tribunal correctionnel, notamment pour un vol de paille survenu quelques jours avant les faits jugés. L’agriculteur était suivi par des psychiatres, mais ne prenait plus ses médicaments.
Le suicide de son épouse en 1992, puis le décès de son père en 2010, auraient précipité son mal-être. De vieilles rancœurs liées à des successions contestées auraient nourri sa jalousie pathologique à l’encontre de plusieurs familles de Néré.
État mental et évaluation
Dodelinant régulièrement de la tête, Jean-Christophe Bounne est apparu méconnaissable dans le box des accusés après avoir perdu 40 kg durant sa détention. Selon le quotidien Sud Ouest, plusieurs experts ont écarté toute abolition du discernement lors de son passage à l’acte, évoquant seulement une altération.
L’un des experts a décrit l’agriculteur comme étant atteint d’un délire paranoïaque, se concentrant uniquement sur ses proches et son voisinage immédiat. Cette évaluation a joué un rôle crucial dans le procès.
Le procès et les plaidoiries
Benjamin Alla, procureur de la République de Saintes, a requis une peine de 22 ans d’emprisonnement, ne retenant qu’une atténuation de la responsabilité. Déstabilisé par cette perspective, Me Thibaut Kurzawa, l’avocat de Jean-Christophe Bounne, a exhorté les jurés à ne pas condamner son client.
Il a affirmé : « C’est pas avec de la prison qu’on va régler ses problèmes ! » Le conseil a réclamé son placement dans un établissement spécialisé et a tenté de faire reconnaître l’abolition du discernement de l’agriculteur.
Les dernières paroles de Jean-Christophe Bounne
Appelé à s’exprimer en dernier, Jean-Christophe Bounne n’a pas eu un mot pour les victimes de son raid motorisé. Il a déclaré : « Si vous me condamnez (…), j’aurai aucun espoir de voir la lumière à la sortie. Je vous demande de me juger correctement et à avoir de l’espérance de vie ». Ces mots témoignent de son état d'esprit et de son désespoir.
Conclusion
La condamnation de Jean-Christophe Bounne à 18 ans d’emprisonnement souligne les conséquences tragiques de ses actes. Son parcours, marqué par des drames personnels et des troubles mentaux, a conduit à une situation désastreuse pour lui et pour son village. La justice devra maintenant trouver un équilibre entre la réhabilitation et la sécurité des victimes potentielles.
