Les traders accusés de manipulation des taux d'intérêt, Tom Hayes et Carlo Palombo, attendent avec impatience une décision de la Cour Suprême. Ce jugement pourrait annuler leurs condamnations et soulever des questions sur la justice dans cette affaire.
Tom Hayes, ancien trader chez UBS, a été le premier banquier à être emprisonné pour manipulation des taux d'intérêt en août 2015. À 35 ans, il a été décrit comme le "maître de la fraude" par le Département de la Justice des États-Unis. Il a été condamné à 14 ans de prison.
Avec Carlo Palombo, ancien trader chez Barclays, ils font partie des 37 traders poursuivis pour avoir manipulé les indices Libor et Euribor. Ces indices sont cruciaux pour déterminer les taux d'intérêt de millions de prêts.
Alors qu'ils purgèrent leur peine, des preuves ont émergé montrant que des banquiers centraux ont exercé des pressions sur des banques pour adopter des pratiques similaires à celles pour lesquelles les traders ont été condamnés. Aucun banquier central n'a été poursuivi.
De plus, un tribunal d'appel américain a déclaré que ces pratiques n'étaient pas criminelles, annulant ainsi les accusations contre Hayes. Cependant, au Royaume-Uni, les condamnations demeurent.
La Cour Suprême doit maintenant décider si les juges ont eu tort de qualifier les actions des traders de illégales. Si tel est le cas, cela pourrait annuler toutes les condamnations restantes, renversant ainsi un scandale de 17 ans.
Des politiciens, comme l'ancien chancelier de l'ombre John McDonnell, ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que ces traders aient été scapegoatés dans une série de erreurs judiciaires.
Libor, similaire à un indice boursier, a été mis à jour quotidiennement pour suivre le coût d'emprunt entre banques. Les traders devaient répondre à la question : à quel taux d'intérêt pouvaient-ils emprunter de l'argent ?
Les preuves contre Hayes et Palombo incluent des messages demandant à d'autres traders de sélectionner un taux "élevé" ou "bas". Bien que ces ajustements puissent sembler minimes, ils étaient considérés comme une manipulation des taux.
Les cas de Hayes et Palombo soulèvent des questions cruciales sur la justice et l'intégrité du système financier. Le jugement de la Cour Suprême pourrait non seulement changer leur destin, mais aussi redéfinir la manière dont la manipulation des taux est perçue dans le monde bancaire.