Le Tribunal Suprême a annulé intégralement le décret royal de avril dernier, par lequel le Gouvernement avait transféré au Pays Basque les fonctions et services relatifs à l'homologation et à la déclaration d'équivalence des titres d'éducation supérieure obtenus à l'étranger. Cette décision fait suite à une suspension préalable de l'application de la norme.
La Section Quatrième de la Salle de Contentieux-Administratif a appliqué l'interprétation établie par le Tribunal Constitutionnel concernant l'émission de titres d'avocat et de procureur. Le TC a conclu que l'État est responsable non seulement de la régulation, mais aussi des aspects exécutifs de l'homologation, y compris la vérification des niveaux d'exigence requis pour l'obtention de ces titres.
Le Tribunal Suprême a argumenté que, selon ce critère, "l'activité administrative de vérification des conditions d'émission des titres professionnels associés à l'enseignement universitaire doit être une compétence exclusive de l'État". Ainsi, la vérification de l'homologation des titres universitaires étrangers doit également relever de l'État.
Dans son jugement, le Tribunal Suprême s'interroge sur la nature de l'Accord consigné dans le décret royal contesté. Il se demande s'il s'agit d'une simple extension des fonctions et services en matière d'enseignement au Pays Basque ou si cela constitue une transfert inconstitutionnel d'une compétence qui n'appartient pas à cette communauté.
Il conclut qu'il n'y a pas de raisons de considérer que la compétence administrative de vérification des cours menant à des titres professionnels soit autre que nationale. Cela implique que, même si cette compétence est exécutive, elle appartient à l'État, rendant impossible le transfert de fonctions et services aux Communautés Autonomes comme prévu par le décret.
Selon le Tribunal Suprême, cette conclusion ne contredit pas le Statut d'Autonomie du Pays Basque, qui stipule que l'enseignement dans cette communauté autonome couvre tous les niveaux et spécialités. L'article en question exclut expressément les compétences attribuées à l'État par la Constitution.
De plus, le Tribunal ne voit pas de contradiction dans l'attribution de la compétence d'homologation des titres non universitaires étrangers à certaines Communautés Autonomes, telles que la Catalogne et l'Andalousie, car cela ne vise pas le même objet que le décret annulé.
La Salle a rendu les deux premières sentences sur cette question, présidées par Pablo Lucas. Ces décisions ont été favorables aux recours de l'Union Interprofessionnelle de la Communauté de Madrid et du Conseil Général des Collèges de Physiothérapeutes d'Espagne. D'autres recours, déjà examinés, attendent également une décision similaire.
Ces recours incluent ceux des Conseils Supérieurs des Architectes, des Infirmiers, des Odontologues et des Médecins d'Espagne, ainsi que de l'Union Professionnelle et du Conseil Général de la Barre Espagnole.
En somme, la décision du Tribunal Suprême souligne l'importance de la compétence de l'État en matière d'homologation des titres universitaires. Cela clarifie les limites des transferts de compétences aux Communautés Autonomes, tout en respectant le cadre constitutionnel espagnol.