« Qu’ils balaient devant leur porte » : Le ministre des Transports répond au PDG de Ryanair

Conflit entre Ryanair et le gouvernement français

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, exprime son agacement face aux attaques virulentes de Michael O’Leary, le PDG de Ryanair. Ce dernier est connu pour son franc-parler et ses critiques envers les gouvernements. Tabarot qualifie ces attaques de stratégie marketing, visant à échapper à leurs obligations fiscales.

Dans une récente interview, O’Leary a ciblé la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, qui a triplé. Cette augmentation a été utilisée pour justifier une réduction de l’activité de Ryanair en France. Tabarot, cependant, pense que cette excuse masque une décision déjà prise par la compagnie.

Réactions du ministre des Transports

Philippe Tabarot souligne que Ryanair a récemment repris certaines liaisons, comme celles vers Agadir et Porto, ce qui prouve que la situation n'est pas aussi alarmante. Il affirme qu'il n'a aucun problème avec les bénéfices de Ryanair, mais souligne l'importance d'assumer ces profits de manière responsable.

Il rappelle également des incidents passés où des avions ont dû se poser en urgence, mettant en lumière les risques de sécurité liés à une optimisation excessive des coûts. Cela souligne l'importance d'une gestion équilibrée des ressources.

Critiques sur le service client de Ryanair

Tabarot critique également le service client de Ryanair, suggérant que O’Leary devrait se concentrer sur l'amélioration des services fournis aux passagers. Il évoque des conflits sociaux en Espagne, indiquant que les employés de Ryanair ne semblent pas épanouis. Cela soulève des questions sur la culture d'entreprise de la compagnie.

Ryanair a été condamnée pour travail dissimulé, ce qui remet en question son engagement envers ses employés. Tabarot insiste sur la nécessité d'un dialogue social plus constructif au sein de l'entreprise.

Position sur la taxe de solidarité

La hausse de la TSBA a suscité des critiques au sein du secteur aérien. Benjamin Smith, PDG d'Air France-KLM, a qualifié cette décision d'« irresponsable ». Tabarot maintient une position ferme contre toute nouvelle augmentation de cette taxe.

Il souligne que le secteur aérien français doit rester compétitif face à ses concurrents européens. Il appelle à une stabilisation des mesures fiscales pour donner une visibilité aux compagnies aériennes.

Dialogue entre Ryanair et le gouvernement

Philippe Tabarot refuse de céder au chantage de Michael O’Leary, qui exige la suppression des taxes sur l’aérien. Il déclare qu'il ne tolère pas les menaces et insiste sur l'importance du dialogue. Le ministre rappelle que les grèves des contrôleurs aériens ont un impact significatif sur le trafic européen.

Il défend également les contrôleurs aériens contre les critiques de O’Leary, soulignant que la majorité d'entre eux ne participent pas aux grèves. Tabarot affirme que des réformes du contrôle aérien sont en cours et qu'il est essentiel de ne pas tomber dans la caricature.

Conclusion

Le conflit entre Ryanair et le gouvernement français met en lumière des enjeux complexes liés à la fiscalité et à la sécurité dans le secteur aérien. Philippe Tabarot défend une approche équilibrée, cherchant à protéger les intérêts des passagers tout en maintenant la compétitivité de l'industrie. Le dialogue et la responsabilité doivent primer dans ce débat crucial.