Au Canada, des travailleurs migrants ont récemment obtenu une décision favorable concernant leurs conditions de travail. Cinq d'entre eux ont été collectivement récompensés de près de 80 000 $ par la branche des normes d'emploi de la Colombie-Britannique. Cependant, une enquête fédérale a abouti à un audit vierge pour les employeurs concernés.
Les travailleurs ont signalé des horaires de travail excessifs, des conditions de vie insalubres et des salaires insuffisants. Malgré cela, l'enquête menée par le gouvernement fédéral n'a révélé aucun problème. Tara Carman, journaliste pour CBC, souligne que ces cas sont souvent ignorés et que les résultats sont rares pour les travailleurs.
Les décisions rendues en janvier 2025 concernent des événements survenus chez Sahota Farms et d'autres entreprises en 2021. L'enquête a révélé que les travailleurs avaient été sous-payés et que leurs emplois avaient été mal représentés aux autorités fédérales, ce qui a conduit à des violations des normes d'emploi.
Francisca Reyes et Daniel Concha-Hernandez, deux travailleurs chiliens, ont décrit leurs conditions de vie comme horribles. Ils ont été logés dans une maison sale, infestée de rats, et ont dû partager leur espace avec de nombreux autres travailleurs. Reyes a témoigné que les déchets alimentaires n'étaient pas séparés, contribuant à des conditions de vie inacceptables.
Les conditions de logement étaient également critiquées lors des audits. Bien que les employeurs aient soumis des rapports d'inspection, ces derniers étaient souvent antérieurs à l'arrivée des travailleurs. Jenna Hennebry, professeure à l'Université Wilfrid Laurier, a noté que les règlements sur le logement sont vagues et souvent mal appliqués.
Les témoignages de ces travailleurs révèlent des conditions d'exploitation alarmantes. Stephanie Ramirez, par exemple, a subi un épuisement extrême après avoir travaillé de longues heures sans repos adéquat. Elle a même dû se rendre à l'hôpital après avoir perdu connaissance sur son lieu de travail.
Les employeurs, selon les plaintes, ont souvent négligé la santé et le bien-être des travailleurs. Le programme de travailleurs étrangers temporaires est critiqué pour sa facilité d'abus et pour les risques pour la santé des travailleurs, qui se retrouvent dans des situations précaires.
Bien que Service Canada ait mené un audit concluant que les entreprises étaient conformes aux règlements, Concha-Hernandez a exprimé son incompréhension. Il a déclaré qu'aucun représentant de Service Canada ne les avait contactés, ce qui soulève des questions sur la validité de l'audit.
Malgré les résultats de l'audit fédéral, la branche des normes d'emploi de la Colombie-Britannique a conclu que les travailleurs avaient droit à des indemnités non versées. Cela indique un décalage entre les enquêtes fédérales et provinciales.
Les témoignages de ces travailleurs migrants mettent en lumière des violations des droits et des conditions de travail inacceptables. Alors que certains ont obtenu des compensations, la situation soulève des inquiétudes quant à la protection des droits des travailleurs étrangers au Canada. Les réformes sont nécessaires pour éviter de telles abus à l'avenir.