Les travailleurs de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon ont été évacués mercredi après l'émission d'un avertissement de tsunami. Cette situation rappelle les événements tragiques de 2011, lorsque la centrale a subi un triple désastre suite à un puissant séisme.
La centrale a annoncé l'évacuation de ses 4 000 travailleurs, précisant qu'aucune anomalie n'avait été détectée. Cet avertissement fait suite à un séisme de magnitude 8,7 qui a frappé la côte est de la Russie, entraînant des alertes à travers le Pacifique.
Pour de nombreux habitants de la préfecture de Fukushima, cet avertissement ravive des souvenirs douloureux de la catastrophe nucléaire de 2011, qui a causé la mort de plus de 18 000 personnes.
Le 11 mars 2011, un tremblement de terre de magnitude 9,0 a frappé la région, causant des explosions d'hydrogène et la fusion de trois réacteurs. Les systèmes de refroidissement ont été désactivés, entraînant une fuite de matières radioactives dans l'atmosphère et l'océan Pacifique.
Le gouvernement a rapidement établi une zone d'exclusion de 30 km autour de la centrale, forçant plus de 150 000 personnes à évacuer. Aujourd'hui, de vastes portions de la région restent interdites, avec des maisons abandonnées et des quartiers désertés.
La centrale de Fukushima abrite encore 880 tonnes de déchets dangereux, représentant un défi majeur pour le démantèlement sécurisé. Des dizaines de milliers de travailleurs seront nécessaires pour retirer les déchets nucléaires et plus d'un million de tonnes d'eau radioactive.
Le coût de cette opération est estimé à environ 21,5 trillions de yens (145 milliards de dollars). Tepco a récemment annoncé que le début du retrait des débris fondus serait repoussé à 2037 ou plus tard, suscitant des doutes sur la faisabilité de ce projet.
Depuis la catastrophe, Tepco a pompé de l'eau pour refroidir les barres de combustible, produisant ainsi quotidiennement de l'eau contaminée. Cette eau est stockée dans plus de 1 000 réservoirs, suffisants pour remplir plus de 500 piscines olympiques.
En 2023, le Japon a commencé à relâcher une partie de cette eau traitée dans l'océan, une décision controversée malgré les assurances des régulateurs de l'ONU sur son impact négligeable.
Après le désastre de Fukushima, le Japon s'est éloigné de l'énergie nucléaire, mais le gouvernement envisage un retour. Cette année, il a exprimé le besoin de s'appuyer sur le nucléaire pour répondre à la demande croissante, notamment dans les secteurs de l'IA et des semi-conducteurs.
Malgré les oppositions locales, la compagnie Kansai Electric Power envisage de construire un nouveau réacteur, ce qui pourrait raviver les inquiétudes après l'alerte au tsunami de mercredi.
Le Japon, situé sur la Ceinture de feu, subit environ 1 500 séismes par an, ce qui renforce la nécessité de rester vigilant face aux catastrophes naturelles. Les défis liés à Fukushima persistent, et la question de la dépendance à l'énergie nucléaire reste un sujet de débat intense.