Des employés de l'usine de Stellantis à Brampton envisagent de prendre des postes à Windsor, suite à l'annonce de l'entreprise concernant la production du modèle Jeep Compass en Illinois. Cette situation a suscité des réflexions profondes parmi les travailleurs affectés.
Avec le retour d'un troisième quart à l'usine de Windsor prévu pour début 2026, les travailleurs syndiqués de Brampton auront la possibilité de se transférer pour occuper ce poste. Chris Vicars, employé depuis 2005, a pris cette décision après avoir discuté avec sa famille.
Il a choisi de vivre à Windsor durant la semaine tout en passant ses weekends à Brampton, une solution qui lui permet de gérer ses dépenses tout en gardant un lien avec sa famille.
Vicars a exprimé ses préoccupations concernant sa retraite, ayant encore neuf ans avant de pouvoir bénéficier de son plein droit. Il a partagé que sa décision était difficile, car cela signifie passer moins de temps avec sa femme et ses deux filles, âgées de 12 et 14 ans.
La situation à Brampton est compliquée, car l'usine a employé environ 3 000 personnes avant sa fermeture en 2024 pour des travaux de reconfiguration. Ces travaux ont été suspendus en février en raison des tarifs américains sur les véhicules canadiens.
Vicars a exprimé son mécontentement face au manque de transparence de la part de Stellantis. Il a souligné que les employés auraient pu chercher un nouvel emploi plus tôt s'ils avaient été informés des changements à venir.
Le président de la section locale d'Unifor, James Stewart, a confirmé que des employés de Brampton sont éligibles pour le transfert, mais il doute que tous le fassent. Il estime qu'il y aura encore des opportunités d'embauche à Windsor.
Vito Beato, président d'Unifor local 1285, a qualifié le comportement de Stellantis de déplorable en matière de communication. Il a insisté sur le fait que la solution pour Brampton réside dans la production et non dans les transferts vers Windsor.
Les représentants syndicaux ont appris les changements peu avant l'annonce publique, ce qui a accru leur frustration. Beato a demandé à Stellantis de consulter Unifor lors de ses discussions avec le gouvernement.
Le ministre de l'Industrie, Mélanie Joly, a écrit au PDG de Stellantis pour rappeler à l'entreprise ses obligations envers ses employés canadiens. Deux ans auparavant, Stellantis avait conclu un accord avec le gouvernement canadien pour un projet de batterie EV à Windsor.
Vicars a exprimé son scepticisme face aux promesses de l'entreprise, affirmant que les paroles ne suffisent pas. Il a déclaré qu'il envisagerait de revenir à Brampton, même si cela signifie perdre son ancienneté.
La situation à Brampton et Windsor soulève des questions importantes sur l'avenir des travailleurs de Stellantis. Les décisions à venir auront un impact significatif sur les vies de ces employés, qui espèrent une communication plus claire et un engagement réel de la part de l'entreprise.