Le débat autour du programme de travailleurs étrangers temporaires au Canada prend de l'ampleur. Pierre Poilievre, leader conservateur, appelle à son abolition, ce qui suscite des réactions variées. Un professeur de l'Université de Regina, Andrew Stevens, met en lumière les implications de cette proposition.
Andrew Stevens, professeur associé à l'Université de Regina, critique la position de Poilievre. Il affirme que cette demande ne repose pas sur des preuves solides et joue sur les sentiments anti-immigrants croissants. Il souligne que les décisions doivent être fondées sur des données objectives, et non sur des émotions.
Selon Stevens, le programme de travailleurs étrangers temporaires est essentiel pour certains secteurs, notamment l'agriculture. Il plaide pour un renforcement des règles d'immigration existantes plutôt que pour leur abolition. Cela permettrait de mieux répondre aux besoins du marché du travail.
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a également réagi aux commentaires de Poilievre. Il a souligné l'importance d'une politique d'immigration axée sur le développement économique. Selon lui, il est crucial que les immigrants contribuent à la communauté et à l'économie locale.
Moe a noté que le programme de nomination des immigrants de la Saskatchewan a été considérablement réduit par le gouvernement fédéral. Cela a des conséquences sur la capacité de la province à attirer de nouveaux arrivants.
Le secteur agricole dépend fortement des travailleurs étrangers temporaires. Poilievre propose de créer un programme distinct pour les travailleurs agricoles. Cette idée rejoint les demandes de l'Association des producteurs de blé, qui plaide pour un flux dédié au sein du programme existant.
Jeremy Welter, vice-président de cette association, a exprimé des réserves. Il se demande comment les paramètres de ce nouveau programme seront définis, notamment pour des métiers comme le transport et la transformation alimentaire.
Stevens met en garde contre le fait que les décisions politiques actuelles pourraient nuire aux travailleurs. Il estime que les conservateurs et le gouvernement libéral laissent l'industrie dicter les politiques d'immigration. Cela pourrait conduire à des conditions de travail défavorables pour les travailleurs étrangers.
Il appelle à une discussion sérieuse sur le chômage des jeunes et les opportunités d'emploi. Selon lui, il est essentiel de fonder cette discussion sur des preuves concrètes pour éviter de stigmatiser les nouveaux arrivants.
Le débat sur le programme de travailleurs étrangers temporaires soulève des questions importantes sur l'immigration et le marché du travail au Canada. Les positions de Pierre Poilievre et d'Andrew Stevens mettent en lumière des enjeux complexes. Il est crucial de trouver un équilibre entre les besoins économiques et l'accueil des nouveaux arrivants.