La récente décision d'un tribunal de recours américain de déclarer illégaux la plupart des aranceles imposés par Donald Trump constitue un revirement judiciaire majeur pour le gouvernement républicain. Cette décision compromet non seulement son plan ambitieux de renflouer les caisses de l'État, mais remet également en question sa politique étrangère, qui s'appuie sur les aranceles pour faire pression sur divers pays.
Le verdict ne bloque cependant pas immédiatement les tarifs, les maintenant en vigueur jusqu'à la mi-octobre. Cela laisse le temps au gouvernement d'interjeter appel auprès de la Cour suprême. Ce jugement envoie également un message fort concernant les tendances autocratiques qui émanent de la Maison Blanche.
Le tribunal a statué par une majorité de sept voix contre quatre, affirmant que le Congrès devait intervenir dans les affaires d'État comme les taxes, et non seulement le président des États-Unis. Neal Katyal, un des avocats de la partie plaignante, a souligné que le tribunal a rejeté l'idée que Trump puisse agir à sa guise.
Le jugement a déterminé que Trump avait abusé de ses pouvoirs en s'appuyant sur une loi de 1977, la Loi sur les Pouvoirs pour Emergence Économique Internationale (IEEPA). Cette décision affecte un ensemble d'ordres exécutifs d'avril qui avaient imposé des aranceles de base de 10% à presque tous les pays.
Trump considère cette décision comme une affront personnel et un danger pour les intérêts américains. Il a exprimé que si cette décision était maintenue, elle pourrait "détruire les États-Unis". Dans le même temps, le secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a averti que l'arrêt définitif des aranceles causerait un dommage irréparable pour le pays.
La Maison Blanche a défendu les politiques de Trump, affirmant qu'il avait exercé ses pouvoirs tarifaires de manière légitime pour protéger la sécurité nationale. Le porte-parole Kush Desai a déclaré que les aranceles demeuraient en vigueur et que le gouvernement espérait une victoire définitive dans cette affaire.
Cette décision est une réponse partielle à un litige qui a débuté il y a plusieurs mois, après que Trump a annoncé des aranceles en avril. Des États démocrates et des petites entreprises ont rapidement réagi en contestant la décision, entraînant une volatilité des marchés boursiers.
Depuis lors, l'équipe de Trump a commencé à négocier des accords avec divers pays pour réduire ces aranceles. La situation est désormais entre les mains d'une Cour suprême à majorité conservatrice, qui a tendance à soutenir les intérêts de Trump.
En somme, la décision du tribunal de recours sur les aranceles de Trump représente un tournant important qui pourrait avoir des conséquences durables sur la politique économique et étrangère des États-Unis. Alors que le gouvernement se prépare à faire appel, l'issue de cette affaire reste incertaine, mais elle souligne les tensions entre les pouvoirs exécutif et législatif dans la gestion des affaires d'État.