Le président Trump a récemment affirmé que de nombreux pardons accordés par Joe Biden seraient nuls en raison de leur signature par autopen, un dispositif reproduisant une signature. Cependant, cette déclaration n'est pas étayée par des preuves concrètes.
Sur Truth Social, Trump a déclaré que les pardons de Biden étaient "nuls, vacants et sans effet" car signés par autopen. Il n'a pas précisé quels pardons il contestait, mais a critiqué Biden pour avoir accordé des grâces à des membres de sa famille.
BBC Verify a examiné des photos officielles et a trouvé plusieurs exemples de Biden signant des pardons à la main. En octobre 2022, Biden a été photographié en train de signer un ordre de grâce pour des personnes condamnées pour possession de marijuana.
Il n'est pas clair si Biden a seulement utilisé l'autopen pour signer des pardons. En mai dernier, CNN a rapporté qu'il avait signé une loi d'extension de financement aéronautique avec cet appareil. BBC Verify a demandé des précisions à son bureau concernant l'utilisation de l'autopen.
Trump semble s'être inspiré du Oversight Project, qui a affirmé que les pardons de Biden du 19 janvier avaient tous la même signature d'autopen. La Fondation Heritage a été sollicitée pour fournir des détails sur ces affirmations.
Des experts juridiques ont confirmé qu'il n'existe pas de loi américaine invalidant les documents officiels signés par des présidents, y compris les pardons, s'ils sont signés par autopen. Andrew Moran, professeur à l'Université Métropolitaine de Londres, a indiqué que des présidents précédents avaient utilisé ce procédé.
Un mémo du Département de la Justice datant de l'administration Bush a précisé qu'un président peut diriger un subordonné pour apposer sa signature par autopen. Bien que George W. Bush ne l'ait pas utilisé, Barack Obama l'a fait en 2011.
Selon la professeure Erin Delaney, une tentative de Trump d'annuler les pardons de Biden serait une violation des normes constitutionnelles non écrites. Cela nécessiterait également de poursuivre les personnes bénéficiant de l'immunité, ce qui compliquerait la situation.
Historiquement, annuler un pardon d'un prédécesseur est extrêmement rare. Moran a souligné qu'un tel cas n'est survenu qu'une fois, à la fin de la présidence d'Andrew Johnson dans les années 1860.
Les déclarations de Trump sur les pardons de Biden soulèvent des questions sur l'utilisation de l'autopen et la validité des signatures. Les experts s'accordent à dire qu'il n'y a pas de fondement juridique pour invalider ces pardons. La situation reste complexe et pourrait avoir des implications importantes pour la gouvernance américaine.