
La révision obligatoire de l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (CUSMA) commence l'année prochaine. Le président américain Donald Trump poursuit sa campagne pour réaligner le commerce mondial et attirer des industries clés des pays voisins. Cette situation soulève des questions cruciales pour l'avenir du commerce entre ces nations.
Les négociations sur le CUSMA ont été un véritable test de stress pour Ottawa lors du premier mandat de Trump. Bien que les discussions aient parfois été tendues, l'accord qui a remplacé l'Accord de libre-échange nord-américain a été considéré comme un succès. Cependant, la confiance dans l'avenir du CUSMA a diminué depuis le retour de Trump au pouvoir.
Lors d'une réunion avec le Premier ministre Mark Carney, Trump a qualifié l'accord de « transitoire », suggérant qu'il pourrait avoir atteint son objectif. Les experts soulignent que le commerce avec le Canada n'est peut-être pas la priorité de Trump, mais plutôt un « iceberg » dont la partie cachée est essentielle.
Les trois pays ont un choix à faire concernant le CUSMA : renouveler l'accord pour 16 ans, s'en retirer ou signaler une non-renouvellement qui déclenche une révision annuelle. Les déclarations publiques de Trump indiquent qu'il envisage des négociations à long terme, mais il a aussi mentionné que les États-Unis pourraient laisser le CUSMA « expirer ».
Les discussions à venir pourraient ressembler à celles du passé, car les préoccupations persistent concernant le fonctionnement de l'accord au cours des cinq dernières années. Les partenaires commerciaux examineront ces questions dans les salles de négociation.
Trump a exprimé des préoccupations concernant des irritants dans la relation commerciale avec le Canada. Parmi ceux-ci figurent le système de gestion de l'offre pour les produits laitiers et la présumée subvention du secteur du bois d'œuvre. Ces questions devraient être abordées lors des négociations, tout comme les impacts des lois sur le streaming et les nouvelles en ligne sur les entreprises de services numériques américaines.
Un autre sujet crucial sera l'industrie automobile. Le CUSMA a introduit des exigences de contenu régional plus strictes. Cependant, les tarifs de la section 232 de Trump ont perturbé l'industrie automobile nord-américaine, ce qui pourrait influencer les discussions.
Pour le Canada, les minéraux critiques et l'énergie seront des atouts importants. La demande croissante d'énergie pour les centres de données AI aux États-Unis pourrait offrir au Canada une opportunité d'approvisionnement. De plus, les États-Unis cherchent à réduire la dépendance à l'égard de la Chine pour les minéraux critiques.
Les négociations pourraient également être influencées par les résultats des élections de mi-mandat aux États-Unis. Même si les démocrates prennent le contrôle du Congrès, le rôle de ce dernier dans les changements de l'accord commercial reste incertain.
Les discussions sur le CUSMA s'annoncent complexes et chargées de tensions. Les enjeux économiques sont considérables, et chaque pays devra naviguer avec prudence. L'avenir de cet accord déterminera non seulement le commerce entre le Canada et les États-Unis, mais aussi les relations économiques à long terme dans la région.