La rétorique de Donald Trump à l'encontre de Volodimir Zelenski devient de plus en plus dure. Ses déclarations reposent souvent sur des falsités tirées de la propagande russe, qui tente de maintenir une version officielle de l'invasion de l'Ukraine. Cette situation mérite une analyse approfondie.
Trump affirme que Zelenski "n'aurait jamais dû commencer" la guerre. En réalité, c'est la Russie qui a envahi l'Ukraine, déclenchant le conflit. Avant l'invasion, le Kremlin a menacé d'une "réponse technique militaire" face aux avertissements des États-Unis sur le rassemblement de troupes à la frontière.
Lorsque l'invasion a eu lieu le 24 février, la propagande russe a tenté de minimiser la situation. Ils ont ensuite accusé l'Occident et l'Ukraine d'avoir forcé la Russie à entrer en guerre. La réalité est que l'armée russe a mené des attaques d'une ampleur sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, causant la mort de plus de 12 000 civils ukrainiens, selon les Nations Unies.
Trump critique Zelenski en disant qu'il est un "dictateur sans élections". Cependant, si la Russie n'avait pas envahi l'Ukraine, des élections auraient dû se tenir en mars 2024. La Constitution ukrainienne interdit les élections en temps de loi martiale, en vigueur depuis le début de la guerre.
Comme l'indique Alan Riley du Atlantic Council, Churchill aurait conseillé à Zelenski d'ignorer la pression internationale pour organiser des élections. En 1940, Churchill a également suspendu les élections en raison de la guerre. La situation actuelle en Ukraine présente des défis similaires, rendant les élections impraticables.
Trump déclare que Zelenski doit "se déplacer rapidement ou il ne lui restera plus de pays". Pourtant, le soutien à Zelenski provient en grande partie de son choix de rester à Kiev et de diriger le pays. Actuellement, la Russie occupe environ 20 % du territoire ukrainien, mais n'a pas réussi à capturer de capitales provinciales depuis 2022.
Les offensives russes dans le Donbass continuent, mais avec un coût humain élevé. Les échecs militaires de la Russie, comme la tentative de prendre Kiev, illustrent que la situation sur le terrain est bien plus complexe que les affirmations de Trump.
Trump avance que Zelenski a convaincu les États-Unis de dépenser 350 milliards de dollars pour une guerre perdue. En réalité, l'aide américaine à l'Ukraine s'élève à 119 milliards de dollars, selon l'Institut Kiel. Ce montant est nettement inférieur à celui avancé par Trump.
Cette aide a permis à l'Ukraine de protéger ses grandes villes et d'éviter la prise de Kiev, malgré la perte de territoires. La lutte pour la souveraineté ukrainienne est loin d'être terminée, et les ressources sont cruciales pour maintenir la résistance.
Trump affirme que l'indice de popularité de Zelenski est de seulement 4 %. Cependant, des études montrent qu'environ 57 % des Ukrainiens lui font confiance en février, un chiffre en hausse. Bien que sa popularité ait baissé depuis le début de la guerre, elle reste supérieure à celle de Trump.
De plus, des rivaux potentiels émergent, comme l'ex-commandant en chef Valeri Zaluzhny. Toutefois, Zaluzhny serait également un adversaire redoutable pour la Russie, tout comme Zelenski. Les politiciens soutenus par Moscou en Ukraine sont souvent impopulaires.
Les déclarations de Donald Trump sur Zelenski sont souvent fondées sur des inexactitudes et des falsifications. La réalité de la guerre en Ukraine est complexe, et la résistance ukrainienne continue de s'affirmer malgré les défis. Il est crucial de s'appuyer sur des faits pour comprendre cette situation géopolitique délicate.