Les Libériens ont réagi avec une mélange d'angoisse et de résignation après que Donald Trump, président des États-Unis, a exprimé son étonnement quant à l'anglais "magnifique" de leur président, Joseph Boakai. Cette déclaration a suscité des roulements des yeux et de la frustration, car l'anglais est la langue officielle du Libéria.
Lors d'une réunion à la Maison Blanche, Trump a demandé à Boakai où il avait appris à parler aussi bien. Cela a mis en lumière le fait que le Libéria a été fondé en 1822 comme une colonie pour les Noirs américains libres, et que l'anglais standard y est utilisé dans les communications officielles.
Les déclarations de Trump ont été perçues comme un manque de respect et une ignorance des réalités libériennes. William V.S. Tubman III, écrivain et petit-fils de l'ancien président libérien, a souligné que ces remarques ne sont pas seulement des compliments, mais révèlent une pensée coloniale persistante.
Il a déclaré que ce n'était pas de l'ignorance, mais plutôt un déséquilibre dans la perception des pays africains. De nombreux Libériens, comme Fatumata Binta Sall, ont partagé des expériences similaires, où leur compétence en anglais est souvent mise en doute.
Malgré la controverse, le ministre des Affaires étrangères du Libéria, Sara Beysolow Nyanti, a affirmé que Boakai n'avait pas été offensé. Elle a précisé que Trump avait simplement remarqué l'influence américaine sur l'anglais libérien. Cela a été interprété comme une reconnaissance d'une version familière de l'anglais.
Elle a également ajouté que les différentes accents et formes de l'anglais sont bien connus et acceptés au Libéria. Cette déclaration vise à apaiser les tensions et à montrer que le président libérien est conscient des nuances linguistiques.
Certains Libériens ont choisi de mettre en avant les aspects positifs de la visite de Boakai à la Maison Blanche. Sa présence a permis de promouvoir les ressources minérales du Libéria et son histoire de démocratie. Boakai, en tant qu'anglophone, a clairement marqué les esprits lors de cette rencontre.
Des journalistes, comme Augustus Caine, ont noté que la façon dont Boakai s'est exprimé démontrait une solide éducation libérienne. Cela a été perçu comme un point fort, illustrant que le Libéria a des leaders capables de représenter le pays sur la scène internationale.
En somme, les commentaires de Trump ont provoqué des réactions mitigées au Libéria, oscillant entre frustration et fierté. Bien que certains aient vu cela comme un manque de respect, d'autres ont choisi de se concentrer sur les opportunités que cette rencontre a pu offrir. Le Libéria continue de naviguer dans les complexités de sa relation avec les États-Unis, tout en affirmant son identité linguistique et culturelle.