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Le juge refuse de lever l'interdiction des déportations de Trump en vertu des pouvoirs de guerre

Publié le : 24 mars 2025

Refus de lever l'interdiction des déportations de Trump

Un juge fédéral américain a récemment refusé de lever une ordonnance de restriction temporaire bloquant les déportations de migrants vénézuéliens. Cette décision fait suite à l'invocation par le président Donald Trump de pouvoirs en temps de guerre. Le 15 mars, Trump a déporté 238 présumés membres de gangs vénézuéliens vers une méga-prison au Salvador, en se basant sur la loi de 1798 sur les ennemis étrangers.

Le juge James Boasberg a statué que de nombreux déportés contestent leur affiliation à un gang et doivent pouvoir contester leur expulsion. Cette décision intervient avant une audience de la cour d'appel prévue, où l'administration tentera d'annuler l'ordonnance de restriction initiale du 15 mars.

Les allégations et la réponse de l'administration Trump

Trump a affirmé que les membres du gang criminel vénézuélien Tren de Aragua menaient une guerre irrégulière contre les États-Unis, justifiant ainsi leur déportation. Cependant, le juge Boasberg a rapidement suspendu les déportations, ordonnant verbalement au gouvernement de faire demi-tour. La Maison Blanche a soutenu qu'il était trop tard, car les avions étaient déjà en espace aérien international.

Malgré les affirmations de l'administration selon lesquelles les hommes avaient été rigoureusement vérifiés comme membres de gangs, certaines familles ont contesté cette allégation. Des responsables américains ont reconnu que « beaucoup » des hommes n'avaient pas de casier judiciaire aux États-Unis.

Les implications juridiques de la décision

Le juge Boasberg a précisé que, puisque les plaignants contestent leur appartenance au Tren de Aragua, ils ne peuvent pas être déportés tant qu'un tribunal n'a pas statué sur le fond de leur contestation. Il a également noté que l'administration Trump pouvait toujours déporter les Vénézuéliens par le biais des procédures d'immigration régulières.

En parallèle, l'administration Trump a fait appel de l'ordonnance de Boasberg devant un panel de trois juges de la Cour d'appel du circuit de DC, qui examinera les arguments concernant l'utilisation de la loi sur les ennemis étrangers. L'administration demandera également que le juge soit écarté de l'affaire.

Tensions entre la Maison Blanche et le juge Boasberg

Les déportations ont suscité des tensions entre la Maison Blanche et le juge Boasberg. Ce dernier a déclaré qu'il n'avait jamais entendu les avocats du gouvernement s'adresser à lui de cette manière. "Je vais découvrir si ils ont violé mon ordonnance, qui a ordonné cela et quelles seront les conséquences," a-t-il déclaré lors d'une audience.

Trump a qualifié Boasberg de « désastre constitutionnel », affirmant qu'il ne se souciait pas de l'entrée de criminels dans le pays. La loi de 1798 accorde au président des pouvoirs étendus pour déporter rapidement les citoyens d'une nation ennemie.

Réactions et critiques

Les déportations ont été critiquées par des groupes de défense des droits de l'homme, qui soutiennent que cette démarche est illégale car les États-Unis ne sont pas en guerre. Pam Bondi, l'avocate générale de Trump, a défendu l'utilisation de cette loi en affirmant que "c'est une guerre moderne" et que le gouvernement continuera à protéger les citoyens américains.

Le ministre de l'Intérieur vénézuélien, Diosdado Cabello, a déclaré que les personnes déportées n'étaient pas membres du gang, une affirmation corroborée par certains proches des déportés.

Conclusion

La situation des déportations de migrants vénézuéliens soulève des questions juridiques et éthiques importantes. La décision du juge Boasberg illustre les tensions entre le pouvoir exécutif et le système judiciaire. Alors que l'administration Trump continue de défendre ses actions, les implications de ces déportations pourraient avoir des répercussions durables sur les politiques d'immigration aux États-Unis.

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