Fernando Ameth Pinzon, un citoyen canadien depuis 2004, n'a jamais voté auparavant. Après avoir fui le Panama suite à l'invasion américaine en 1989, sa vie au Canada semblait stable. Le vote pour un changement lui paraissait inutile jusqu'à ce que les menaces de Donald Trump sur la souveraineté canadienne et panaméenne le poussent à agir.
À l'âge de six ans, en 1989, j'ai vécu l'invasion de mon pays natal, le Panama. Bien que je sois trop jeune pour comprendre les implications politiques, les souvenirs sont gravés dans ma mémoire : des hélicoptères survolant, des camions bruyants et une tension palpable. Des centaines de Panaméens ont perdu la vie, et l'infrastructure a été détruite.
Mon père a décidé de quitter le pays pour nous offrir un avenir meilleur. Il est arrivé à Montréal avec ma sœur à la fin des années 1980. Huit ans plus tard, ma famille a enfin pu me rejoindre, et nous avons ressenti un immense soulagement en nous retrouvant.
En tant que nouveaux immigrants, nous avons travaillé dur pour nous intégrer et reconstruire nos vies. Mon père travaillait de longues heures pour subvenir à nos besoins. Cependant, au fil des ans, nous avons oublié de discuter de notre devoir civique.
Je suis reconnaissant pour la sécurité et les opportunités qu'offre le Canada. J'ai eu la chance de poursuivre mes rêves, comme devenir designer graphique. Pourtant, je n'ai jamais pensé à voter, pensant que ma vie était déjà meilleure.
Tout a changé lors d'un dîner où j'ai entendu parler du Panama. C'était surprenant d'écouter des gens discuter de mon pays natal dans un restaurant. J'ai cherché des nouvelles et découvert les déclarations de Donald Trump sur le canal de Panama, menaçant à nouveau notre souveraineté.
Cette prise de conscience m'a poussé à m'intéresser à l'actualité. Les attaques de Trump contre le Canada, mon pays d'adoption, m'ont fait ressentir une vulnérabilité face à cette menace. J'ai réalisé que je ne pouvais plus rester silencieux.
En février, lorsque la guerre commerciale a commencé, j'ai décidé de m'inscrire pour voter. J'ai pris conscience que j'avais sous-estimé mon statut de citoyen canadien. Voter est désormais un responsabilité que je prends au sérieux. Mon opinion compte, et je veux me tenir aux côtés de mes concitoyens.
Pour cette élection, je recherche un leader fédéral qui mettra l'accent sur la protection des intérêts canadiens. Je veux voir un plan concret qui favorise la collaboration avec des alliés de confiance. Je suis attentif aux discours des candidats, en espérant qu'ils parleront d'unité plutôt que de division.
Mon histoire familiale est marquée par des tensions et des pressions économiques, du Panama au Canada. Je souhaite que mon vote contribue à préserver l'autonomie du Canada. Je ne veux pas que notre pays subisse le même sort que le Panama. Chaque voix compte, et cette fois, je fais entendre la mienne.